Annoncée la semaine dernière, la délégation malgache est finalement arrivée hier mardi à Moroni dans la matinée. L’objet de cette visite de trois jours est “d’aborder avec les autorités comoriennes la question de l’extradition des deux malgaches impliqués dans l’affaire des 28 lingots d’or interceptés le 28 décembre dernier”. Des sites d’information de la Grande île évoquent également “une demande de restitution” des 50 kg du métal jaune, saisis l’aéroport de Hahaya. Dirigée par le ministre de la Justice, Herilaza Imbiki, la mission a été accueillie à l’aéroport par le Garde des sceaux comorien, Djae Ahamada Chanfi. A l’en croire, la délégation va poursuivre les entrevues avec les différents ministères à partir de ce mercredi. Hier, dans l’après-midi celle-ci a été reçue par le ministre des affaires Étrangères et de la coopération internationale, Dhoihir Dhulkamal.
Mais selon ce dernier, il s’agissait seulement d’une visite de courtoisie. Aucune déclaration conjointe n’a donc été faite à l’issue de cet entretien qui n’a pas dépassé 30 minutes. La délégation est composée de quatre personnes dont le ministre de la Justice, d’un représentant du ministère malgache des Affaires étrangères, de la directrice des Affaires juridiques. Le chef de la diplomatie comorienne a, par contre, reconnu que l’équipe dirigée par le Garde des sceaux de la Grande île était venue discuter de l’extradition des deux malgaches sur la base de la convention d’entraide judiciaire qui lie les deux pays voisins. “Mais c’est ce mercredi qu’ils vont commencer les rencontres avec les secteurs concernés. A commencer par le ministère de la Justice”, a ajouté, Dhoihir Dhoulkamal.
Resituer l’or ?
Interrogé sur la position comorienne sur la question, le ministre a botté en touche, préférant visiblement laisser le soin aux autorités judiciaires de se prononcer le moment venu. En tout cas, jusqu’à maintenant, tout laisse penser, que Moroni semble disposé à remettre à Antananarivo ses ressortissants, incriminés dans ce trafic d’or, tenant compte de la déclaration faite il y a une semaine par le porte-parole du gouvernement. Même si, pour l’heure, rien n’est encore officiel. L’argument mis en avant par la partie comorienne est la collaboration dont a fait preuve Madagascar l’année dernière en livrant Inssa Mohamed, alias Bobocha. Toujours est-il que rien n’oblige les Comores à accéder à la requête des autorités Malgaches .
“La demande est aux mains de la justice. Elle se prononcera”, a répondu seulement le chef de la diplomatie comorienne. Jusque-là, peu de gens voient mal Moroni opposer un refus à la demande d’extradition, émise il y a quelques jours. Sur la restitution du métal jaune, le ministre des Affaires étrangères comorien assure n’avoir pas eu connaissance d’une doléance allant dans ce sens. Et non sans souligner qu’il y a une loi en vigueur notamment le code des douanes qui régit des cas similaires. Est-ce un non voilé ? Toutefois, on croit savoir que la procédure s’annonce délicate puisque la question de l’origine de l’or commence déjà à diviser.
