logo Al-Watwan

Le premier journal des Comores

Politique : L’ancien secrétaire intérimaire de la Crc parle de «manipulations, mensonges, hypocrisie et un manque de respect»

Politique : L’ancien secrétaire intérimaire de la Crc parle de «manipulations, mensonges, hypocrisie et un manque de respect»

Politique | -   Mohamed Youssouf

image article une
Remplacé à la tête du secrétariat national de la Crc pour son «incapacité à organiser le congrès mais aussi pour cause de fin de mandat», le député Ali Mhadji rétorque et parle d’un «putsch». Le parlementaire parle d’une décision illégitime qui place le conseiller du chef de l’État, Yahya Mohamed Illiassa, à la tête du parti au pouvoir. L’ex secrétaire national voit en son successeur, «un manipulateur et un hypocrite». Il dénonce en outre «une mise à l’écart» et se donne un mois pour réfléchir à son avenir politique.

 

Ça n’arrive pas qu’aux autres ! La Convention pour le renouveau des Comores (Crc) vient de choper le syndrome qui touche tous les partis politiques, à savoir les dissensions et les luttes intestines. Les informations laissaient  peu de doute quant à l’éviction du député de Hambu, Ali Mhadji, du poste de secrétaire général par intérim du parti.

Le couperet est tombé mercredi dernier avec la réunion du Conseil national de la Crc, qui a entériné cette décision que l’intéressé a commentée lors d’une conférence de presse, samedi matin au restaurant le Select.

Le député de Hambu a commencé par régler ses comptes avec le conseiller du président de la République, Yahya Mohamed Illiassa, qu’il qualifie d’«hypocrite, de menteur et de putschiste». Pour lui, son éviction est un «coup d’État» orchestré par ce dernier qui vient de prendre la tête du parti.

 

Je considère qu’il s’agit d’un putsch contre le secrétaire général élu en la personne de Hamidou Karihila. En revanche, Yahya Illiassa, Mohamed Chatur Elbadaoui, Ibrahim Souef et Ali Karani m’ont manqué de respect et ça je ne le pardonne pas. Ils ont organisé la réunion de mercredi dernier au Retaj pour légitimer leur forfait mais malgré ça, 70% des personnes présentes  n’ont pas soutenu la méthode,

 

a-t-il dit non sans amertume. Pour étayer ses accusations contre son successeur, Ali Mhadji jure que le conseiller du président «n’est pas en bons termes avec la politique du gouvernement ni même avec Azali», mais qu’il serait guidé par l’appât du gain.

Selon le député de Hambu, les «putschistes» auraient pris la décision de l’évincer en catimini pour, disent-ils, incapacité d’organiser le congrès du parti.

Un mois pour réfléchir

A l’en croire, les travaux préalables au congrès sont effectués et par conséquent, seul un problème financier aurait bloqué l’organisation. Si, officiellement, on parle de la fin de son mandat, Ali Mhadji estime que le vote du bureau national et du Conseil national du parti a eu lieu le même jour et que les deux mandats devraient prendre fin le même jour donc. D’ailleurs, à l’en croire, la décision de se passer de ses services aurait été prise bien avant.

 

 

Dans une réunion avec tous les ténors du parti, à l’image du ministre des Finances, du vice-président Chabouhane, du secrétaire général du gouvernement et de Mohamed Chatur Elbadaoui, ce dernier parlait de moi au passé sans qu’aucune réaction ne vienne le rectifier. Il faut savoir que dans ce pays, une grave maladie s’installe progressivement, à savoir la loi du plus fort qui écrase les autres,

 

a-t-il avancé. Le désormais ex-secrétaire national de la Crc estime que le président Azali Assoumani reçoit des contrevérités et devrait «chercher à connaitre la vérité». «Certains membres du parti sont aveuglés par le pouvoir. Ils se montrent plus arrogants que jamais et oublient les militants et leurs électeurs.

J’ai eu l’occasion de dire au président que le parti est en train de mourir car les membres n’ont que le pouvoir en tête et oublient les réunions. Les mensonges et l’hypocrisie de Yahya Mohamed Illiassa nous ont fait mettre de côté», renchérit-il non sans démordre.

Accompagné de son assistant, Idi Boina, Ali Mhadji se donne un mois pour réfléchir à son avenir politique. «Si on nous dit de partir on partira, si on doit trouver une solution, on réfléchira», dit-il.

Quant au coordinateur des coordinations régionales, il estime que les responsables régionaux ont tout simplement déserté car obnubilés tous par le pouvoir.

Pour Boina Mohamed de la coordination de Mbadjini-sud, «seul Ali Mhadji a reçu les coordinateurs pendant que les responsables sont portés disparus».

Commentaires