S’appuyant sur les chiffres des cinq élections organisées depuis 2014, qui confirment la faible participation des femmes aux joutes politiques, l’ambassadrice d’Australie en Union des Comores, Mme Susan Coles, a officiellement lancé, hier en fin de matinée à l’hôtel Retaj-Moroni, le projet «Ngamdjochinda» destiné à briser cette timidité de la femme comorienne.
Ce projet-pilote, doté d’un budget de 40.000 euros, soit un peu plus de 19 millions de francs, sur douze mois, sera exécuté par le Centre européen d’appui électoral (Eces) pour sensibiliser et conscientiser les femmes et jeunes filles sur leur participation à la vie politique.
«C’est un projet d’une grande importance, car nous avons constaté une faible participation des femmes dans la politique, malgré des dispositions légales favorables. On s’est rendu compte que les femmes comoriennes sont énergiques s’agissant du domaine économique. En revanche en politique, elles sont presque inexistantes» ,a déclaré l’ambassadrice australienne.
Selon elle, ce ne sont pas les organisations féminines qui manquent, mais, il est vrai qu’en politique, peu d’entre elles peuvent se targuer d’y avoir mis les pieds. Les ténors politiques ont toujours été des hommes.
Ce projet tombe à point nommé si l’on croit les conférenciers. En présence de la présidente par intérim de la Commission électorale nationale indépendante (Ceni) et de la direction générale des élections, le chef du projet Eces, Gorka Gamarra, a détaillé ce projet.
«Nous allons créer des modèles et des radio-feuilletons retraçant le combat d’une femme jusqu’à obtenir le statut de député.
L’objectif est de renforcer le principe d’égalité et de parité homme-femmes tels que annoncé par les textes internationaux», a-t-il dit. Pour lui, les dernières élections ont vu une participation massive des femmes dans les urnes à hauteur de 48% pour 3% de représentation féminine aux présidentielles, 5% aux législatives et presque 4% aux élections des conseillers.
Pour le directeur général des élections, Mbaé Toimimou, le législateur a pris toutes les dispositions pour faciliter la participation des femmes en allant jusqu’à imposer des quotas de femmes aux élections, notamment communales, et les membres devant former la Ceni, entre autres.
«Toutes les conditions légales sont réunies pour une forte participation des femmes» dans l’échiquier politique du pays, aux yeux de Mme Allaoui, la présidente par intérim de la Ceni.