L’heure est à la décrispation des rapports entre Paris et Moroni après quelques mois de tensions. Le gouvernement comorien s’en tient toujours à sa circulaire du 21 mars, interdisant aux compagnies maritimes et aériennes d’embarquer les Comoriens expulsés de Mayotte mais les deux pays redynamisent les discussions de façon constante pour une normalisation de leurs relations.

Unis par l’histoire et des liens très forts, notamment la présence d’une importante communauté comorienne en France, les Comores et la France ne pouvaient pas se regarder indéfiniment en chiens de faïence et ont donc décidé de donner une nouvelle impulsion à la coopération bilatérale.

C’est ainsi que deux importantes missions de travail sont attendues ce mois de septembre aux Comores. L’une, conduite par l’ancienne ministre Dominique Voynet, bien connue des Comoriens de la diaspora, se penchera sur le secteur de la Santé, notamment l’opérationnalisation de l’hôpital de Bambao-Mtsanga à Ndzuani.
Le seconde sera dirigée par le directeur Afrique de l’Agence française de développement (Afd).

Dominique Voynet, inspectrice générale des Affaires sociales, est attendue aux Comores pour ârler de la coopération en matière de santé » entre les deux pays 

L’autre signe de cette décrispation en cours entre les deux capitales est l’octroi, cette semaine, de plus d’une centaine de visas aux étudiants comoriens désirant poursuivre leur cursus universitaire en France. Pour rappel, Paris avait jusqu’ici suspendu la délivrance de visa aux passeports comoriens suite à la circulaire du 21 mars citée en haut.

Nouveau cadre

Ces avancées majeures sur la voie de la normalisation des relations franco-comoriennes sont le fruit de l’entretien, le 23 août dernier à Paris, entre le ministre comorien des Affaires étrangères, Souef Mohamed El-Amine, et son homologue français, Jean-Yves Le Drian.

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Par rapport aux «expulsions» opérées ces derniers jours dont le journal Al-watwan a fait état dans sa dernière livraison du vendredi 14 septembre, une source du ministère des Affaires étrangères a rappelé que «le gouvernement comorien, par une note signée par le ministère de l’Intérieur, avait accordé une dérogation pour les ressortissants comoriens à Mayotte ayant exprimé leur volonté de rentrer». Et d’ajouter que «cette dérogation reste toujours d’actualité. Les mouvements constatés ces derniers jours correspondent à ce type de passagers».

Il faut dire qu’après la rencontre, en France, entre les deux parties, les discussions vont se poursuivre à New-York, en marge de l’Assemblée générale des Nations unies. Il s’agit pour les gouvernements comorien et français de définir un nouveau cadre de coopération qui tienne compte de l’ambition du président Azali Assoumani de faire des Comores un pays émergent à l’horizon 2030.

Maoulida Mbaé

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