L’Unicef exige le respect des lois sur les «destructions des habitations des lieux de vie informels». Pour l’agence, «les opérations de destructions prises sur la base de la loi Elan renforcent donc bien souvent la vulnérabilité des enfants et ont souvent pour conséquence une rupture nette dans leur scolarité. L’absence de logement décent et de relogement adapté affecte la réalisation des droits de l’enfant protégés par la Convention Internationale des droits de l’Enfant, notamment le droit à la santé, l’accès à l’éducation et le droit à un niveau de vie suffisant».
«La primauté de l’intérêt
supérieur de l’enfant».
Insistant sur la protection des enfants qui seront parmi les victimes de cette opération, l’Unicef-France appelle au respect des droits de l’enfant et sollicite l’annulation de l’opération en rappelant «la primauté de l’intérêt supérieur de l’enfant, dans l’ensemble des politiques publiques et des opérations spécifiques menées sur certains territoires. Cela signifie que le respect des droits des enfants tels qu’évoqués dans la Convention des droits de l’enfant, doit primer sur toute autre considération », indique le communiqué. «Dans ce cas, qu’un enfant soit étranger, en conflit avec la loi ne saurait justifier le non-respect de ses droits», poursuit le communiqué.
Dans cet élan, l’agence onusienne poursuit avec des recommandations fermes contre cette opération. Selon-elle, «après l’analyse de nombreux risques que cette opération fait peser sur le respect des droits d’enfants déjà particulièrement vulnérables, l’Unicef recommande, au même titre que la Cncdh de renoncer à l’opération».
L’Unicef dénonce les
« stigmatisation des enfants… »
Le Fonds des Nations-Unies pour l’enfance a dénoncé les pratiques des services publics français qui stigmatisent des enfants en situation précaires à Mayotte. «Les enfants et les jeunes sont souvent les premières victimes des carences et dysfonctionnements des services publics, ils font face à des obstacles importants pour accéder à l’école, au marché de l’emploi, aux soins, à l’eau ou encore à un logement digne». Pour l’Unicef «cette forte précarité et ces difficultés d’accès aux services constituent… le terreau de violences systémiques pour une partie de la jeunesse». De son avis, les discours de certains responsables politiques qui stigmatisent en accusant les enfants et mineurs des autres iles comoriennes comme responsables de la délinquance juvénile amplifient la situation «Ces propos violents contribuent à renforcer le climat particulièrement hostile envers les enfants considérés comme étrangers et gomment toute analyse approfondie des causes multifactorielles qui expliquent l’importance des taux de délinquance juvénile»