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l’Union de l’opposition affirme sa position de ne pas participer à l’élection sans la Cour constitutionnelle

l’Union de l’opposition affirme sa position de ne pas participer à l’élection sans la Cour constitutionnelle

Politique | -   Abouhariat Said Abdallah

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L’union de l’opposition se félicite du déroulement de la mission de la communauté internationale qui a séjourné aux Comores, une semaine durant. Elle réaffirme sa position selon laquelle, elle n’ira pas dans un processus électoral sans que la Cour constitutionnelle et les institutions qui vont avec soient rétablies. Elle rassure qu’elle sera attentive aux conclusions et aux décisions de la communauté internationale et autres partenaires au développement en faveur de la paix dans le pays, de la tranquillité et de l’esprit de concertation.

 

L’union de l’opposition a convié la presse hier à la résidence de son président, Mohamed Ali Soilih à Ikoni, pour donner son point de vue sur la situation politique qui prévaut dans le pays. Selon Idi Boina, la visite de l’Organisation des Nations unies, l’Union africaine (Ua) et l’Union européenne (Ue) aux Comores est intervenue suite à une demande de l’union de l’opposition pour faire une évaluation de la situation politique dans le pays. Cette mission est venue principalement pour écouter et évaluer, et les émissaires des organisations internationales ont, tour à tour, entendu le gouvernement central, les autorités insulaires, le vice-président Djaffar Ahmed Saïd, les partis politiques de la mouvance présidentielle et ceux de l’opposition ainsi que la société civile sur l’ensemble du territoire national.


«Nous saluons l’arrivée de cette mission et apprécions le travail qu’elle a effectué, nous remercions la communauté internationale pour l’attention qu’elle continue à manifester en faveur des Comores, aujourd’hui, malheureusement placées dans une situation  des plus périlleuses».  Selon toujours Idi Boina de l’union de l’opposition, «la communauté internationale est venue voir si le chef de l’Etat et son équipe accepteront de mener des pourparlers avec les partis politiques et la société civile pour l’avenir du pays, mais si la communauté internationale n’a pas fait de déclaration, c’est à cause de ce qu’elle a appris auprès du gouvernement. Elle n’a rien trouvé à dire donc les missions sont parties faire leurs rapports à ceux qui les ont envoyées», dit-il.


Il ajoutera que «notre position est claire, nous ne participerons pas dans un processus électoral sans que la Cour constitutionnelle et les institutions soient rétablies. Je rappelle que l’Union européenne s’est prononcée, elle ne va pas appuyer l’organisation des élections sans la Cour constitutionnelle. Nous appelons les comoriens à continuer le combat en faveur du retour à l’ordre constitutionnel, socle de la paix et de la stabilité et de tout élan de développement», souligne Idi Boina. Dans le même ordre d’idée, il arguera que l’union de l’opposition ne se bat pas pour un poste politique, mais se bat pour l’état de droit, la démocratie, la liberté de s’exprimer et de circuler dans les îles ainsi que le respect de la personne humaine. «Le processus électoral en cours va bousiller l’unité nationale et la stabilité du pays. Nous ne sommes pas là pour défendre des personnes qui ont volé les fonds de l’Etat, mais nous nous battons pour que la procédure judiciaire normale soit respectée et sans partialité ni séparatisme».


Pour sa part, Toihir Ibrahim regrette que l’actuel président qui a œuvré pour l’Unité nationale à une époque où celle-ci était en jeu, vienne aujourd’hui la remettre en cause et «nous faire revenir en arrière avec l’organisation du référendum». «Le président et son gouvernement doivent se ressaisir et revenir sur cette décision, pour éviter que le pays ne retombe dans l’instabilité, surtout que la population et la communauté internationale ne cautionnent pas ce référendum. Organiser des élections sans la Cour constitutionnelle c’est mettre le pays dans l’instabilité et le désordre», dit-il. De son côté, le député Elfasse laisse entendre que le gouvernement fait preuve de mépris envers la population comorienne en organisant ce référendum. «Si le gouvernement agit ainsi parce qu’il a des armes, je tiens à leur rappeler que la force de l’arme, ce n’est pas la balle qu’on tire, c’est la  connaissance de celui qui l’utilise», interpelle le député. «Mndrwa dingoni, nde wutsukiri ya shindwa, na raisi wahatru, ye mna trengweni», conclut ainsi Mohamed Abdou Soimadou.

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