Le président sénégalais, Macky Sall, est attendu à Moroni les 7, 8 et 9 février prochains, a indiqué hier dimanche à Moroni, la présidence de la République. Le programme de la visite n’a pas encore été officiellement bouclé mais les préparatifs vont bon train. «Le programme sera dévoilé ce mardi 1er février. Mais c’est déjà confirmé : nous attendons le président Macky Sall le 7 février à Moroni», a déclaré le secrétaire général de la présidence comorienne, Sounhadj Attoumane.
Comme Léopold Sédar Senghor en 1976, Macky Sall aura droit à une visite d’Etat la semaine prochaine à Moroni. La visite du président de la République du Sénégal aux Comores a été entérinée au cours d’un tête-à-tête entre les deux présidents au mois de septembre dernier en marge des travaux de l’Assemblée générale des Nations-Unies à New-York. Les deux dirigeants avaient, alor, émis le souhait de mettre sur pied une «commission mixte comoro-sénégalaise» censée réactiver de nombreux volets de la coopération bilatérale.
Un rôle clé
Membres de la Francophonie, les Comores et le Sénégal sont, surtout, liés par l’accord historique d’assistance et de représentation diplomatique et consulaire signé en 1976 par Ali Soilihi et Léopold Sédar Senghor et qui a été révisé en 2006 par le président Azali Assoumani à l’occasion de sa visite officielle à Dakar. «Il y a un aspect symbolique. Les deux pays vont surtout célébrer les 40 années de leur amitié», a souligné hier l’ambassadeur Mahamoud Soilihi (Lamartine).
Si l’agenda du chef d’Etat sénégalais n’a toujours pas été définitivement arrêté, on sait, par contre, les domaines sur lesquels les deux pays pourraient s’appuyer pour raviver leur coopération, vieille de plus de quarante ans : diplomatie, sécurité, justice, enseignement supérieur, santé et nouvelles technologies. «Cette visite est un signal fort diplomatiquement parlant. Nos deux pays ont une longue histoire d’amitié. Ce sera une visite conviviale, très symbolique dans les relations entre les deux peuples», a précisé Sounhadj Attoumane. Les Comores et le Sénégal entretiennent des relations fortes scellées au milieu des années 1970.
Futur président de l’Ua
L’Union des Comores avait confié une partie de son action diplomatique au pays de la Teranga pour agir en son nom dans le concert des Nations, plus particulièrement au sein de l’Organisation de l’unité africaine (Oua) devenue, trente ans plus tard, «l’Union africaine» (Ua). Il s’agit de cet accord de représentation diplomatique et consulaire de 1976. Le Sénégal y a joué un rôle clé, par exemple, dans la formalisation et le fonctionnement du fameux Comité des Sept sur la question de l’île comorienne de Mayotte.
L’accord de coopération technique a fait ses preuves, côté comorien au début des années 1980 avec la formation de nombreux cadres comoriens dans divers domaines. A ce jour, le Sénégal reste l’une des grandes destinations préférées des jeunes Comoriens pour leurs études ou leur formation. «Le Sénégal a formé des magistrats, des diplomates et des médecins comoriens et n’a jamais cessé de le faire depuis quarante ans», a rappelé l’ambassadeur Mahamoud Soilihi.
Une «autre signification»
Mais la visite du dirigeant sénégalais a une autre signification diplomatique forte en raison de son statut actuel. Vice-président de l’Union africaine, Macky Sall, deviendra officiellement le président en exercice de l’organisation continentale à l’issue du sommet ordinaire des chefs d’Etat prévu, début février, à Addis-Abeba. Attaché au multilatéralisme, son homologue comorien, deuxième vice-président de l’Ua, compte mettre à profit cette coopération exceptionnelle avec le Sénégal pour nourrir et défendre l’idéal et la pensée africains.Les deux chefs d’Etat, Azali Assoumani et Macky Sall, membres du bureau de la Conférence de l’Union africaine forment, ainsi, un duo diplomatique qui souhaite consolider «cette amitié symbole» et assurer, de part et d’autre, la défense des intérêts du continent dans le monde et ceux de leurs deux pays à l’échelle africaine.
Dhoihir Dhoulkamal:
Macky Sall «vient soutenir un pays frère»
Le ministre comorien des Affaires étrangères voit en l’arrivée du chef de l’Etat sénégalais aux Comores «un signal fort» et surtout «un message important» adressé au peuple comorien. «Cela prouve que notre pays est un modèle de paix, de stabilité et de vision. Macky Sall est un grand ami du président Azali Assoumani et vient lui apporter son soutien symbolique à sa vision en faveur du pays», a-t-il souligné.
Il parle «d’une visite à la fois historique et extraordinaire», estimant que l’arrivée du numéro un sénégalais est une marque d’estime pour le pays. Les Comores seront la première destination de Macky Sall après son élection, en février prochain, à la tête de l’Ua. «C’est pour nous un grand honneur d’accueillir le président en exercice de l’organisation continentale. Cela montre bien que les Comores font partie des piliers de la construction africaine», insiste Dhoihir Dhoulkamal qui voit dans cette visite «un signal fort» et surtout «un message important» adressé au peuple comorien. «Cela prouve que notre pays est un modèle de paix, de stabilité et de vision.
Il est un grand ami du président Azali Assoumani et viendra lui apporter son soutien à sa vision en faveur du pays», a-t-il assuré, ajoutant que «Macky Sall vient soutenir un pays frère qui se bat pour réussir sa politique de transition économique à travers le Plan Comores Emergentes».Pour Dhoihir Dhoulkamal, les Comores ont prouvé leur volonté de ne donner aucune marge à toute forme d’instabilité qui pourrait compromettre la trajectoire tracée par le président Azali Assoumani.
«Le pays veut aujourd’hui mettre en place un mécanisme permanent de renforcement de la paix, de la promotion de la démocratie et de la consolidation de la stabilité à travers le dialogue inter comoriens. C’est dire que la priorité est le développement et rien que le développement».«Cela veut dire que même en période de paix, nous cherchons toujours à consolider nos acquis pour permettre au pays d’atteindre ses objectifs de développement socio-économique. Les Comores sont devenues une référence en Afrique. Et cela conforte l’Union africaine au premier rang desquels son futur président, Macky Sall», a conclu Dhoihir Dhoulkamal.