Hier en fin d’après-midi, le Groupe d’intervention de la police nationale (Gipn) a fait une descente à la Place de l’indépendance où se tenait une manifestation des élus de l’opposition qui dénonçaient le pouvoir actuel et “ses dérives”. Peu après le début du meeting, deux véhicules du Gipn ont fait irruption et les policiers ont commencé par embarquer le matériel de sonorisation sans qu’il y ait le moindre incident particulier.
C’est lorsqu’avant de partir, un policier a tenté de réquisitionner le téléphone d’un jeune qui immortalisait l’événement que c’est parti en vrille. Devant le refus du jeune homme et la brutalité du membre du Gpin, les personnes venues écouter l’opposition s’en sont pris aux hommes du ministre de l’Intérieur.
Une pluie de pierres digne d’une guérilla urbaine s’est abattue sur les policiers, leurs véhicules et ceux des particuliers qui se trouvaient sur place. Les pierres pleuvaient et le Gipn a dû se retirer illico presto.
Descentes
Dans cette manœuvre de retrait, un policier est tombé de la voiture et a été sérieusement blessé. Dans l’impossibilité de se relever, ses compagnons ont dû venir à sa rescousse avant de l’évacuer à l’hôpital sous les jets de pierres. Pris de court par la réaction du public, le Gipn est revenu à la charge quelques minutes plus tard après avoir pris soin de vérifier son équipement et sortir matraques et autres armes.
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Au cours de ce second round d’affrontement, les membres des forces de l’ordre ont entrepris des descentes dans les quartiers environnants puis dans les maisons pour déloger les jeunes et les embarquer vers le ministère de l’Intérieur. C’est dans ce contexte que les députés de la région de Hambuu et celui de Moroni Sud respectivement Ali Mhadji et Mohamed Msaidié, ont été interpellés au quartier Mtsangani puis emmenés de force.
Les débris de cailloux et de pare-brise à la Place de l’indépendance ont laissé un spectacle désolant. Durant presque une heure de temps, les environs du conseil de l’ile ont été quadrillés et les passants devaient être autorisés systématiquement par la police nationale. Deux jeunes ont été également amenés de force.