La première session parlementaire de la dixième législature est clôturée le mardi 28 juin, le député de la région de Bambao, Maoulida Mmadi Issihaka, est revenu sur les travaux abordés depuis l’ouverture de cette session le 3 avril. Il a d’abord tenu à rappeler que l’assemblée doit avoir six mois de session par an, répartis en deux sessions de trois mois chacune. Une première qui se tient d’avril à juin et une autre d’octobre à décembre. Le benjamin des élus de la nation a exprimé sa satisfaction de découvrir «la grande institution parlementaire» où il est en train de vivre «une très bonne expérience», en découvrant l’Assemblée nationale et les travaux de cette institution. «Nous avons bien travaillé, c’est-à-dire, le bureau de l’Assemblée et les travaux en commission», s’est-il félicité, évoquant un trimestre riche et de résultats satisfaisants dans tous les sens, synonymes d’une bonne rentrée et un bon début de la législature.
Le pouvoir du parlement
Maoulida Mmadi Issihaka s’est également réjoui de faire partie de la majorité parlementaire détenue par le parti au pouvoir, la Crc. «Politiquement parlant, la Convention pour le renouveau des Comores détient le pouvoir du parlement. Nous avons le devoir défendre les droits des citoyens et les intérêts de la nation, tout en soutenant la politique du chef de l’Etat, président d’honneur du parti», a souligné le député de Bambao, rappelant que c’est la première fois que la Crc est aussi bien représentée à l’Assemblée, avec «une majorité écrasante». Pour ce membre de la commission parlementaire des Finances, il s’agit d’une occasion pour le parti de laisser des traces pendant ces cinq années au service de la nation, de faire en sorte que les citoyens puissent remarquer les capacités du parti Crc «et où il veut envoyer le pays, avec bien sur le plan Comores émergentes contenu dans la vision du chef de l’Etat».
Un fonds destiné à accompagner le secteur privé et la jeunesse
La session parlementaire a adopté 5 des 11 projets de loi qui attendent d’être promulgués par le président de la République. Il s’agit, pour Maoulida Mmadi Issihaka, des projets urgemment prioritaires par rapport aux problèmes du pays, notamment le code de la santé, un projet d’accord de financement entre l’Etat et une institution financière internationale qui veut soutenir le pays avec un fonds destiné à accompagner le secteur privé et la jeunesse, mais aussi à la création d’emplois. Il y a eu en outre un projet de paiement électronique, sachant que des services sont déjà mis en place. «Il y avait, jusqu’ici, un vide juridique en la matière», dit-il.
«Ce sont des projets prioritaires. Le temps était serré, avec trois mois seulement de travail pendant lesquels on a voulu procéder à l’installation de la législature et entamer les travaux de la session en tenant compte de la crise sanitaire. Tout le monde sait le travail qui se fait avec un projet de loi, lexaminer article par article pour être que le travail soit bien fait. Toutes les commissions mises en place, quatre en tout, ont bien travaillé, ont voté chacun un projet de loi», a-t-il résumé, montrant que le reste sera examiné à la prochaine rentrée parlementaire au mois d’octobre. Concernant le code de l’information et de communication, l’élu de Bambao a répondu qu’il n’en a pas d’information le concernant, même si selon une source proche, il serait parmi les onze projets de lois qui devraient être discutés.
«Il n’y a pas de lois spécifiques pour une région»
Maoulida Mmadi Issihaka est élu par la région de Bambao pour la représenter à l’Assemblée nationale, cependant il tient à rappeler qu’il est un élu de la nation. Il rappelle ainsi les travaux d’un député, à savoir l’adoption des lois qui régissent le pays. «Il n’y a pas de lois spécifiques pour une région, mais des lois pour le pays entier. Donc, les lois que nous allons travailler sont pour toutes les régions, y compris la région de Bambao. Par ailleurs, ma politique dans la région est de mettre du mien pour contribuer à la stabilité et à la paix de la région, sa cohésion sociale et les projets en réflexion, notamment les infrastructures qui demandent un appui du gouvernement, les projets purement communautaires qui demandent la solidarité de la région. Je donnerais tout ce qui est à mon pouvoir pour représenter ma région, dans tous les domaines», a-t-il expliqué.
Le benjamin de l’Assemblée a également abordé l’actualité politique. Concernant l’organisation de la 45è fête de l’indépendance à Ndzuani, il rappellera qu’il ne s’agit pas d’une décision récente, mais d’une promesse que le chef de l’Etat avait prise l’année dernière. «Il n’y a pas d’autres connotations possibles. Cette année, c’est à Ndzuani, l’année prochaine ce sera à Mwali, comme le souhaite le président de la République qui promet l’esprit de cohésion sociale et de consolidation de l’unité nationale. Tenant compte de notre insularité, cela peut se faire à Moroni comme à Mutsamudu ou Fomboni», a-t-il concédé, appelant à renforcer cet esprit de rapprochement entre les citoyens des îles, comme le veut le président avec son idée de délocaliser certaines directions des sociétés d’Etat dans les îles.
Pour 2021, le député de Bambao n’a hésité à montrer que cela ne figure sur aucun texte du pays. Ni dans la constitution, ni un autre texte en vigueur. Il rappellera ainsi le changement de constitution de 2009 et 2014 avant celui de 2018 qui ont apporté de nouveautés, notamment cette fameuse date de 2021.
Des manœuvres de déstabilisation inacceptables et intolérables
«Il a eu déjà des élections présidentielles et des gouverneurs en 2019, lesquelles ont vu la participation des membres de l’opposition. D’ailleurs, je me demande si c’étaient eux qui avaient remporté les élections, ils organiseraient des élections en 2021 ?», s’est-il demandé, rappelant que le mandat du président Azali s’achève en 2024. Pour lui, «ceux qui réclament des élections en 2021 se livrent à des manœuvres de déstabilisation à la fois inacceptables et intolérables».
Répondant à la question de la détention de l’ancien président Ahmed Abdallah Sambi, Maoulida Mmadi Issihaka a montré qu’il s’agit d’une affaire purement judiciaire. «C’est à la justice et à ses avocats de s’exprimer par rapport aux accusations portées sur lui. Il n’y a rien de politique dans ce dossier Sambi. Si la haute juridiction s’est prononcée et a donné sa position, je n’ai pas à donner mon commentaire. L’ancien président est accusé de détournement de fonds, il y a eu une enquête parlementaire, le dossier est remis à la justice, ça n’a rien avoir avec la politique», a-t-il rappelé, montrant qu’il fait confiance à la justice comorienne et à la haute juridiction.