«Ce n’est pas à lui de parler au nom du gouvernement», a déclaré ce jeudi 11 février le ministre des Affaires étrangères, Dhoihir Dhoulkamal sur les ondes de Radio France internationale (Rfi). En employant ce «il», Dhoihir Dhoulkamal désignait Anissi Chamsidine, gouverneur de l’île de Ndzuani qui s’est opposé à l’arrivée de personnes en provenance de Mayotte en cette période de Coronavirus après le signalement d’un nouveau variant détecté sur l’île.
Pour le gouverneur de Ndzuani, cette décision prise suite à un arrêté du 29 janvier dernier, s’inscrit dans la série de mesures barrières prises contre la Covid-19 pour protéger les habitants vivant à Ndzuani tenant compte des manquements et défaillances dans le transport maritime au départ Mayotte.
Ces propos qui, à première vue, laissent croire que Dhoihir Dhoulkamal se désolidarise du gouverneur Anissi Chamsidine ont immédiatement fait réagir le Comité Maoré. Aussitôt, à travers son secrétaire général, Youssouf Ismaël Aticki, le Comité Maoré a déclaré que «la présence de l’Etat français sur cette île comorienne n’est pas qu’illégale, elle perturbe aussi la gestion sanitaire actuelle. Dès lors qu’aucun rapport médical ne suit les déplacements forcés de ces Comoriens d’une île vers une autre». Dans son intervention, Youssouf Ismaël Aticki a ajouté qu’»Anissi Chamsidine ou toute autre personne est dans le droit de lancer un cri d’alerte sur cette affaire tout comme le cri d’alerte lancé aux victimes du visa Balladur. Nous souhaitons que chaque nationaliste comorien se rende compte qu’un jour nous nous rendrons sur cette île sans visa».
Au ministère des Affaires étrangères, on tente de temporiser en estimant que le patron de la diplomatie ne s’est pas désolidarisé d’Anissi Chamsidine car «tout ce qui est circulation des personnes et des biens, relations ou sécurité intérieure et extérieure ne relèvent pas du gouverneur. La défense de ces éléments relève directement du chef de l’Etat. Il s’agit là d’une décision qui doit être prise au plus haut niveau, mais pas par un gouverneur», a déclaré le secrétaire général du ministère des Affaires étrangères, Saïd Mohamed Maoulana.
Dans son intervention, le secrétaire général dit ignorer dans quel «contexte» Anissi Chamsiddine a décidé de prendre cette mesure, mais «tout ce qui est circulation et échanges sont bien cadré dans le document-cadre de partenariat renouvelé signé à Paris et c’est ce document qui sert de référence pour tout acte à prendre pour cadrer la circulation des personnes». Pour l’heure, Dhoihir Dhoulkamal fait savoir qu’ils n’ont pas encore décidé si oui ou non ils vont s’aligner sur la volonté du gouverneur de Ndzuani.