Le vice-président Moustadroine Abdou, qui assure l’intérim du président de la République, a organisé un meeting dimanche dernier à Sima, sa ville d’origine, à laquelle ont été invités plusieurs centaines de militants et sympathisants du parti au pouvoir, la Crc (Convention pour le renouveau des Comores).
Disant s’exprimer au nom du président, il a tenu un discours mélangeant un peu de tout, et caractérisé surtout par son ton mordant vis-à-vis du parti Juwa, de son leader, Sambi, et du gouverneur anjouanais, Salami, lesquels se sont opposés aux assises nationales des 42 ans d’indépendance.
S’il [Salami, ndlr] vient encore vous dire que les anjouanais ont refusé, répondez-lui : Satan, fous-nous la paix !, a-t-il suggéré aux gens venus l’écouter.
Réduisant à rien le bilan du régime d’Ahmed Abdallah Sambi, sa principale bête noire, il a en outre conseillé à ses soutiens de “ne pas être comme ces gens dont les esprits ont été congelés et abreuvés de promesses sans lendemain”.
Ensuite, il accusera l’ancien régime d’avoir “creusé une fosse commune pour les Comoriens”, parlant ainsi du “scandale des nationalités vendues”, et promettant que “la vérité” sur cette affaire “éclatera et les responsabilités seront déterminées”.
Persuadé que le président Azali reste le chef d’Etat idéal, Moustadroine Abdou ne tarira pas d’éloges à son endroit, tout en minimisant les critiques de certains par rapport à un éventuel prolongement de mandat de ce dernier.
Doléances
“Après les prophètes, il y a eu des rois, car il leur fallait suffisamment de temps au pouvoir pour réaliser leurs projets de développement. Avec notre intelligence débordante, nous avons aujourd’hui choisi d’être dirigés par des présidents. Quand on a décidé de renouveler le mandat du chef de l’Etat, d’aucuns ont répandu que la tournante allait être supprimée. Quelles personnes de mauvaise foi ! Anjouanais, l’on vous offre un mandat de dix ans ! Cela ne vous suffira-t-il pas ? Nous n’en pouvons plus de ces petits mandats de trois ans et des élections de tous les jours”, a-t-il dit.
Notons qu’avant le vice-président, un conseiller du chef de l’Etat, Dr Sounhadj Attoumane, a annoncé le démarrage dans les “prochains jours de la route reliant Mutsamudu à Moya en passant par Bungweni et Bimbini”.
Cette route, rappelons-le, est fortement endommagée voire impraticable à plusieurs endroits. Un autre intervenant, Dhoulkamal Dhoihir, vice-président de l’Assemblée nationale, a énuméré ce qu’il pense être les besoins actuels de l’île de Ndzuani pour son développement, auxquels le gouvernement doit répondre.
Il faudrait, selon lui, réduire le coût du transport inter-îles, développer le secteur hôtelier, construire un aéroport digne et doter le port de Mutsamudu d’une zone industrielle, ou encore doter l’hôpital de Bambao des moyens nécessaires afin d’en faire un établissement de référence.
L’animateur principal de ce meeting a quant à lui demandé au gouvernement de revoir à la hausse les salaires des agents de l’armée, et de doter les médias publics de l’île de moyens de locomotion.