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Meeting de l’Union de l’opposition à Mutsamudu : «Continuer la lutte au-delà du 30 juillet»

Meeting de l’Union de l’opposition à Mutsamudu : «Continuer la lutte au-delà du 30 juillet»

Politique | -   Sardou Moussa

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L’opposition a tenu son premier meeting, dans le cadre de la campagne référendaire, le jeudi 19 juillet au gymnase de Missiri à Mutsamudu. Le mot d’ordre n’a pas changé, tant sur les affiches et banderoles qu’à travers les discours des intervenants successifs : «pas de référendum». Ce slogan est parfois complété par «sans le rétablissement de la Cour constitutionnelle», parfois non. Dr Abdou Salami, le gouverneur de Ndzuwani, l’a maintes fois repris, assurant à la fin que «quoi qu’il en soit, le 26 mai 2021 le colonel Azali rentrera chez lui à Mitsudje et laissera la place à un enfant de Ndzuwani».

 

Dr Salami s’est, dès le début, opposé à l’idée d’une révision de la Constitution, et maintenant que le texte du projet constitutionnel est rendu public, il se dit plus que jamais réconforté dans sa position. Il décrit en effet le nouveau projet comme dangereux pour l’Unité du pays et l’autonomie des îles, en plus du fait qu’il consacrerait, toujours selon lui, une sorte de pouvoir absolu au chef de l’Etat.

«Les institutions ne seront plus réparties dans les îles comme l’a souhaité l’actuelle constitution… même un balayeur de bureau devra être recruté par le pouvoir central… il n’y aura donc plus d’autonomie ni administrative, ni financière ni politique. Il a entrepris de débarrasser le terrain de ses adversaires politiques en perspective des élections, et a transféré les compétences de la Cour constitutionnelle à la Cour suprême car là-bas c’est lui seul qui nomme et révoque quand il veut», a-t-il dit. Ayant adopté le ton d’un opposant intraitable du président Azali et de sa coalition, Dr Salami a aussi réitéré son appel aux forces politiques anjouanaises à le rejoindre dans son combat, s’est dit «prêt à se sacrifier pour le salut de la patrie» et a assuré «continuer la lutte au-delà du 30 juillet» prochain.


Avant le gouverneur anjouanais, plusieurs orateurs se sont succédés à la tribune. L’ancien vice-président de l’Assemblée nationale, Mohamed Djaanfari, a instamment prié le président Azali d’»abandonner» son projet, car «il n’est jamais trop tard pour bien faire». Ramoulate Abdou, la suppléante d’un député Juwa, l’a défié de «libérer Sambi» si vraiment il «n’a pas peur» (reprise de «ge uriyayo» ou «pourquoi tu as peur», une maxime populaire employée ces derniers jours par le président de la République lui-même).

L’ancien ministre Kamardine Abdou a lu, au nom de l’Union de l’opposition, la lettre ouverte adressée à la communauté internationale le 10 juillet dernier. L’animateur du meeting soulignera quant à lui que la majorité des forces vives de la Nation s’est rangée derrière l’Union de l’opposition pour ce combat en faveur de la restauration de l’ordre constitutionnel, mais qu’il lui manquait encore une force déterminante, à savoir celle des ulémas.


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