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Mesures d’apaisement  / Le ministre de l’Intérieur abroge l’arrêté interdisant le droit de manifester

Mesures d’apaisement  / Le ministre de l’Intérieur abroge l’arrêté interdisant le droit de manifester

Politique | -   Ali Abdou

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Il y a quelques jours, les autorités comoriennes ont mis en place la Commission nationale des Droits de l’Homme et des Libertés (Cndhl), l’une des doléances de l’opposition qui demandait aussi l’abrogation de cet arrêté. Ces décisions prises par le gouvernement font suite aux engagements pris par le chef de l’Etat de contribuer à créer les conditions d’un meilleur assainissement du climat politique aux Comores.

 

Le ministre de l’Intérieur, Mohamed Daoudou, a publié, ce vendredi 28 septembre, une note ministérielle portant abrogation de l’acte N°10-26/MIID/CAB du 05 mars 2010. Cet arrêté signé en 2010 par l’ancien ministre de l’intérieur, Ahmed Hassane El-Barwane, interdisait toute manifestation en dehors d’une période électorale, sans l’autorisation préalable du ministère de l’intérieur. «L’arrêté Barwane» a été l’arme utilisée par tous les régimes en place depuis 2010, pour disperser toute forme de manifestation sur la voie publique.


Partis politiques de l’opposition et société civile ont réclamé souvent la suspension de cet arrêté, mais une fois un parti politique arrivé au pouvoir, il saisit l’occasion pour l’utiliser en sa faveur et réprimer ceux qui souhaitent manifester, même pacifiquement. Ce vendredi 28 septembre devrait rester une date «historique» pour la démocratie et la liberté de manifester aux Comores. Le jour où «l’arrêté de la honte», selon certains, a été  abrogé. Dans la note du ministre de l’Intérieur, il est indiqué que désormais «dans le souci de préserver la sécurité et l’ordre public, les évènements et manifestations sur la voie publique sont soumis au régime de droit commun des manifestations conformément aux lois et règlements en vigueur notamment les dispositions des articles 91 à 98 du code pénal».


Parmi les revendications de l’opposition sur les mesures d’apaisement entrant dans le cadre du dialogue inter-comorien initié par l’Union africaine en début du mois de septembre, l’abrogation de cet arrêté était en tête des points importants. Trois jours après l’annonce du retrait de l’opposition au dialogue en déclarant que le pouvoir ne montre pas un signe de respect aux engagements pris en présence de l’émissaire de l’Union africaine, cette note pourrait expliquer que le pouvoir est en train de céder aux demandes de l’Union de l’opposition. Peut-on espérer un retour à la table des négociations de l’opposition ? A suivre…


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