Pourquoi souhaitez-vous devenir gouverneur ?
Je souhaite redresser le pays en mettant à profit mes compétences. Il est essentiel de pallier le manque de leadership dans la région et de contribuer à l’éviction du régime actuel, qui ne sert pas efficacement le pays. Fort de mon expérience dans le monde des affaires, je peux mobiliser mes relations internationales pour attirer des investisseurs et créer des entreprises afin de valoriser les matières premières de notre île.
Pourquoi pensez-vous que vous pourrez être plus efficace que les gouverneurs actuels qui semblent avoir des limitations budgétaires et opérationnelles ?
La clé réside dans la restitution des droits de chaque île conformément à l’accord de 2001. Chaque île sera autonome, et avec le programme du Dr Salim Issa, nous réduirons considérablement les dépenses liées aux déplacements, et réaffecterons ces fonds au développement des îles. Le bon choix des Comoriens consiste à nous élire, moi et le Dr Salim, afin que nous puissions trouver des moyens efficaces pour répondre aux besoins urgents du pays. Nous allons plutôt agir au lieu de simplement dépenser l’argent du peuple en voyages inutiles.
Quel est votre projet phare pour l’île?
Mon projet principal vise à garantir l’accès aux services publics pour tous les habitants. En ajustant les taxes douanières, nous permettrons aux grossistes de vendre des produits de première nécessité à des prix plus abordables. Nous assurerons l’accès à l’eau potable dans toute l’île en renforçant le programme d’adduction d’eau. Si la société nationale d’adduction d’eau ne peut pas répondre aux besoins, nous ferons appel à une société étrangère moins coûteuse.
En outre, nous soutiendrons les énergies renouvelables en installant des microcentrales photovoltaïques pour réduire les coûts énergétiques et préserver l’environnement. Je réorganiserai également les transports en commun dans les grandes agglomérations pour assurer la sécurité des passagers et promouvoir notre artisanat en protégeant le travail des artisans. La gestion des déchets ménagers et des carcasses sera également une priorité pour embellir l’île et attirer davantage de touristes.
Quels sont vos autres projets et comment comptez-vous les mettre en œuvre ?
En cas d’élection, notre priorité sera de travailler sur le budget de l’île, en augmentant ses recettes pour financer les projets énoncés précédemment. Nous développerons le tourisme en exploitant les nombreux atouts inexploités de l’île et solliciterons des investissements étrangers pour réduire le chômage. Nous mettrons en place des mesures strictes pour réguler la circulation automobile, notamment en établissant un centre de contrôle technique des véhicules aux normes et en créant des fourrières pour les véhicules non conformes. En résumé, je me concentre sur des projets concrets pour cette mandature et encourage la population comorienne à saisir cette opportunité pour changer son mode de vie.
Portrait de Sagaf Mihidhoir, un administrateur aux aspirations politiques
Sagaf Mihidhoir est né le 27 décembre 1961 à Mitsamihuli, au nord de Ngazidja. Après avoir obtenu son baccalauréat scientifique en 1982 au lycée Saïd Mohamed Cheik, il poursuit ses études en Côte d’Ivoire à l’Ecole nationale supérieure des travaux publics de Yamoussoukro, où il sort major de promotion en génie civil, spécialisé dans l’étanchéité des toitures et des terrasses en 1988.
De retour aux Comores en 1989, il commence à travailler au ministère de l’Aménagement du Territoire, de l’Urbanisme et de l’Habitat, d’abord en tant que consultant indépendant, puis il devient chef de service infrastructures à la direction générale des Travaux publics jusqu’en 1990. Il travaille ensuite dans la société d’ingénierie d’infrastructure Bcom en tant que représentant de l’administration comorienne - Ingénieur homologue au chef de Mission de contrôle. Il continue à gravir les échelons dans l’administration comorienne jusqu’à l’année 2018-2020, où il occupe la fonction de directeur dans le bureau d’étude des techniques de construction à l’aéroport international Prince Saïd Ibrahim.
Il a suivi diverses formations, notamment en gestion de projets de développement international, planification opérationnelle et contrôle de programmes et projets, ainsi qu’une formation sur l’organisation et le fonctionnement d’une structure financière décentralisée à l’Impp La Rochelle (Institut de Management Public et Privé).
Au total, il a suivi dix formations couvrant la gestion des affaires fiscales, le leadership, et la gestion des projets sociaux et environnementaux.
Parmi les projets qu’il a réalisés, on peut citer la construction du siège de l’Anrtic et du siège du ministère de l’Éducation nationale, ainsi que la construction du bâtiment de l’Ordonnateur national du Fed. Il a également participé au projet avec les agences des Nations Unies aux Comores-Unicef sur la réhabilitation de huit écoles et de vingt-quatre salles de classe à Anjouan, trois écoles et dix-neuf salles de classe à Ngazidja, et la construction de vingt-cinq salles de classe à Ndzuani entre 2014 et 2016.
Âgé de 62 ans, Mihidhoiri Sagaf est actif dans le monde politique depuis les années 90. Il a été impliqué en politique aux côtés d’Abasse Djoussouf et Abou Oubied en 1999. Actuellement, il rejoint le mouvement «Nalawe», soutenu par le parti Juwa et se présente en tant que candidat à l’élection du gouverneur de l’île de Ngazidja.
Saïd Toihir