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Ministère des Affaires étrangères : Soeuf, le joker du président

Ministère des Affaires étrangères : Soeuf, le joker du président

Politique | -

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Jusqu’à sa nomination au poste de ministre des Affaires étrangères et de la Coopération, lundi 17 juillet, Soeuf Mohamed El-Amine était le chef du bureau de la Minusma (Mission multidimensionnelle intégrée des Nations unies pour la stabilisation au Mali) à Gao. Ce parfait polyglotte, qui connait sur le bout des doigts les arcanes de la diplomatie et auteur de plusieurs livres, notamment sur les enjeux stratégiques de la région, retrouve un portefeuille qu’il avait déjà occupé sans discontinuer entre 1999 et 2005.

 

C’est un diplomate aguerri et un fidèle parmi les fidèles du président Azali Assoumani, qui occupe désormais le poste de ministre des Affaires étrangères. Soeuf Mohamed El-Amine, puisqu’il s’agit de lui, coche toutes les cases : parfait polyglotte (français, arabe, anglais et swahili), ancien ambassadeur au Caire (Egypte) et fin connaisseur des arcanes de l’Union africaine et des Nations unies.

Il bénéficie surtout de la confiance du chef de l’Etat, qui l’a vu à l’œuvre et apprécié son pragmatisme. En 1999, lorsque le régime issu du coup d’Etat militaire était isolé sur la scène internationale, le colonel Azali a pu, en effet, compter sur l’ingéniosité et le carnet d’adresses de cet homme discret et jovial pour retourner la situation en sa faveur.

Il faut dire que sous la houlette de Soeuf Mohamed El-Amine, la diplomatie comorienne avait plus de visibilité et rayonnait de par le monde.

Seul Comorien à avoir jusqu’ici présidé le conseil des ministres de la Ligue des Etats arabes, au début des années 2000. L’entregent de ce benjamin des ministres forçait alors l’admiration.

Aussitôt après le changement de régime en 2006, il a rejoint le Système des Nations unies. D’abord en poste au Darfour (Soudan), il a été nommé, trois ans plus tard, chef du bureau de la Minusma à Gao, au nord du Mali.

Un poste prestigieux mais  oh combien exposé et risqué. Ici, on côtoie chaque jour la mort. Soeuf Mohamed El-Amine a su en profiter pour consolider et élargir son réseau.

Avec le ministre français des Affaires étrangères, Jean Yves Le Drian, qu’il a reçu à maintes reprises à Gao et à Bamako, le courant passe très bien.

Des relations qui lui seront d’une grande utilité pour réchauffer l’axe Moroni-Paris, en panne depuis la malheureuse phrase d’Emmanuel Macron sur les kwassa-kwassa et ce malgré l’entretien téléphonique entre les deux chefs d’Etat.

En ces temps troubles, où le monde est en pleine crise et l’Union africaine qui s’achemine vers des mutations profondes, le président Azali a plus que jamais besoin d’un chef de la diplomatie qui maitrise ses dossiers, qui connait parfaitement la problématique sécuritaire et capable de donner un nouveau souffle à un ministère qui, depuis plusieurs années, semble se complaire dans la gestion de la routine.

 

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