L’ancien gouverneur de Ngazidja et candidat à l’élection du président de l’Union des Comores de mars et avril 2019, Mouigni Baraka Saïd Soilihi, a convié la presse nationale, hier mercredi 13 février à son domicile de Vwadjuu, pour donner ses impressions sur l’actualité politique nationale, et des préparatifs des prochaines échéances électorales. Mouigni Baraka a rappelé qu’il fait partie de ceux qui défendent la tournante de l’île de Ndzuani en 2021, pour préserver la paix et la stabilité dans le pays. «Mais le président voit les choses autrement et a convoqué des élections anticipées, nous allons prendre part pour le rétablissement de l’ordre constitutionnel et institutionnel», a-t-il laissé entendre.
L’ancien gouverneur a exprimé son «inquiétude et celle partagée par la plus part des Comoriens» suite à la publication des listes définitives des candidats aux élections du président et des gouverneurs des îles, dont aucune requête formulée par les candidats recalés n’a eu gain de cause auprès du juge électoral. Il a souligné que, contrairement en 2016, où les élections avait enregistré la participation des partis politiques nationaux, cette année, on organise des élections qui verront la participation des candidats indépendants.
L’ancien candidat malheureux à la dernière élection présidentielle a évoqué le cas de l’invalidation des candidatures de Mohamed Ali Soilihi, Ibrahim Mohamed Soulé et Moustoifa Saïd Cheickh, sachant que les deux premiers représentent les deux plus grands partis politiques nationaux, et le dernier qui a consacré la plus grande partie de sa vie au service du pays.
Il a rappelé que, lors de l’élection primaire de 2016, Mohamed Ali Soilihi était arrivé en tête et Azali Assoumani en troisième position. Au second tour, Azali Assoumani et Mohamed Ali Soilihi ont été au coude à coude avec 41% contre 40, ce qui avait comptabilisé moins de 2000 voix de différence. «Aujourd’hui, on ne laisse pas la possibilité à cette personne de se mesurer à nouveau avec le colonel Azali Assoumani, à travers leurs projets de sociétés», s’est-il interrogé.
Le candidat Mouigni Baraka Saïd Soilihi prévient les autres candidats retenus que le doute continue à s’installer sur la crédibilité des prochaines élections par rapport à ce qui s’est passé à la Cour suprême, lors de la publication des listes définitives depuis laquelle, selon le conférencier, les arrestations s’enchainent dans le pays, en citant le cas de l’interpellation et le placement sous mandat de dépôt des deux journalistes, Abdallah Abdou Hassani et Oubeidillah Mchangama. Il a rappelé que lors des élections de 2016, qui ont vu l’élection du président Azali Assoumani à la magistrature suprême, personne ne peut nier «la contribution d’Abdallah Abdou Hassani et sa radio Labaraka Fm, pour son combat pour des élections libres, transparentes et démocratique, ainsi que la sécurisation». L’ancien gouverneur de Ngazidja demande ainsi aux candidats aux élections à se battre pour la libération d’Abdallah Abdou Hassani, pour permettre à ce dernier de reprendre son travail comme en 2016. «Sauf si la raison de son emprisonnement aujourd’hui est pour l’empêcher de jouer ce rôle», dira-t-il. Mouigni Baraka Saïd Soilihi est revenu sur sa dernière visite dans l’île de Ndzuani, où il a eu à faire le tour de plus de 60% des villes et villages de l’île. Il a fait part d’un climat qui nous laisse dans le doute dans l’île. Ce climat ne contribuera pas, selon lui, à «l’organisation d’élections libres et apaisées à Ndzuani».