Tête-à-tête historique à Beit-salam. Après avoir longtemps rejeté toute idée de le rencontrer, l’ex-gouverneur de Ngazidja a finalement accepté de s’entretenir avec le président Azali Assoumani. Mouigni Baraka Said Soilihi s’était concentré sur de nombreux points à l’instar du contexte socio-économique mais pas seulement. Depuis 2019, Une bonne partie de l’opposition refuse tout dialogue avec le chef de l’État. La majorité des formations politiques de l’opposition a même boycotté le récent dialogue inter-comorien.
L’hôte de Beit-Salam estime cependant que les problèmes du pays priment sur les divergences politiques.
“Mais s’il a émis le souhait de nous rencontrer, c’est qu’il a reconnu que le pays a besoin de retrouver une stabilité. Bien évidemment, nous avons abordé la question de la vie chère. Puisqu’à l’heure actuelle le comorien peine à manger. Le peu qu’il trouve se vend à un prix d’or. De notre côté, on a appelé à la prise de mesures urgentes pour soutenir la population”, a révélé, l’ancien chef de l’exécutif de Ngazidja, devant la presse.
Prisonniers, les exilés
La situation qui sévit à Ndzuani en est l’illustration parfaite. Cela fait d’ailleurs partie des raisons pour lesquelles Mouigni Baraka et ses lieutenants ont répondu à l’invitation. “Car la vie quotidienne des Comoriens dépasse les divergences politiques”, s’est défendu l’opposant qui a rappelé que le climat politique fait bien partie des sujets évoqués lors de cette conversation. “ Nos frères exilés ceux qui sont emprisonnés, la liberté d’expression, tous ces points qui nous divisent ont tous été abordés.
En sommes, nous sommes venus lui faire part de toutes nos doléances comme on le fait à travers les ondes radios et les autres canaux de communication “, a poursuivi, Mouigni Baraka Said Soilihi. À l’entendre, sa venue n’est pas synonyme de capitulation et cela ne signifie pas non plus qu’il a abandonné les préalables défendus jusqu’ici par ses compagnons de lutte. Le patron du parti Rdc assure d’ailleurs qu’il a d’abord consulté ses frères de l’opposition avant de se rendre à Beit-salam.
“On n’est pas venu apporter un quelconque soutien à Azali Assoumani encore moins de quémander des postes”, a-t-il clarifié. Selon le porte-parole de la présidence, Mohamed Issimaila, le chef de l’État compte poursuivre les consultations avec les autres leaders politiques de divers bords.
L’ancien conseiller diplomatique a reconnu aussi que les doléances des opposants sont légitimes. “Mais que devant une situation de cas de crise, seules deux options s’imposent. Soit on s’assoit pour trouver des solutions, soit on s’affronte”, a-t-il avancé, soulignant, dans la foulée, que l’ex-gouverneur de Ngazidja tout comme les autres responsables ont bien le droit d’apporter leurs parts de solutions pour le bien du pays. Toujours à l’issue de l’entrevue de samedi, on a appris qu’une rencontre dont les contours ne sont pas encore dévoilés pourrait se tenir prochainement.Des discussions qui se pencheront non seulement sur les questions économiques mais également sur la situation actuelle qui règne dans le pays depuis maintenant 3 ans.