A l’ouverture (au foyer Jaf de Missiri), deux principaux discours ont été prononcés. Fier de représenter la Fédération anjouanaise du parti, Soulaïmana Combo alias «L’homme de loi» a rappelé que, même si le rendez-vous n’a pas drainé le nombre de militants escompté, le Fd reste le parti politique historique qui sait retenir ses hommes. «Les militants du Front démocratique sont restés fidèles à leur parti depuis près de 40 ans d’existence, alors que d’autres sautent d’un parti à un autre incessamment», s’est-il réjoui. Pour lui, ce rassemblement est «un moyen de réanimer notre parti ici à Ndzuani».
Le principal sujet de cette rencontre a été naturellement le processus électoral en cours. Pour les dirigeants du Front, prendre part aux prochaines élections du président de la République et des gouverneurs des îles, est une option difficile mais inévitable. Et leur argument est simple. «Azali a été élu pour un mandat de cinq ans, jusqu’en 2021. Mais il a décidé de conserver le pouvoir (…). L’on ne peut donc pas dire que l’on reste attendre 2021, et lui laisser ainsi le champ libre», a expliqué aux militants du Front, Moustoifa Saïd Cheikh, leader historique du Front démocratique.
Mais dans tout cela, les inquiétudes persistent chez ce dernier et ses hommes, qui redoutent un détournement supposé du suffrage par leur adversaire. Ils estiment qu’il y a eu table rase. «La Ceni [Commission électorale nationale indépendante] et les Ceii [Commissions électorales insulaires indépendantes] sont à sa merci. D’où notre inquiétude par rapport au caractère libre, transparent et démocratique de ces élections. Nous avons déjà vu comment s’est déroulé le dernier référendum constitutionnel, et je me dois de rappeler tout cela car nous allons engager des moyens financiers dans les campagnes de ces élections», a déclaré l’ancien enseignant à la retraite, Soulaïmana Combo.
Des inquiétudes donc, mais aussi de «bonnes raisons» d’aller, malgré tout, à ces élections, ont été énumérées par le leader du parti, Moustoifa Saïd Cheikh. «Le débat par rapport à notre participation ou non, nous partis de l’opposition, à ces élections, a été houleux. A cause du fait que celles-ci seront régies par une constitution que nous ne reconnaissons pas. Mais l’on a fini par se dire que peut-être Dieu l’a écrit, que ce sera grâce à ces élections (qu’on peut arriver au pouvoir)», a-t-il expliqué, promettant que si l’opposition remportait la présidentielle, le pays retrouverait «son ancien ordre institutionnel».