logo Al-Watwan

Le premier journal des Comores

Mtsamdu ya Ndzuani. Le rassemblement a eu lieu malgré un impressionnant déploiement des forces de l’ordre

Mtsamdu ya Ndzuani. Le rassemblement a eu lieu malgré un impressionnant déploiement des forces de l’ordre

Politique | -   Sardou Moussa

image article une
Les participants à la marche avaient déployé des banderoles et avancé vers le barrage militaire, dressé juste en face. Des grenades lacrymogènes ont été employées, et des tirs de sommation effectués pour disperser la foule. Quelques personnes ont été arrêtées, mais relâchées peu après. D’autres manifestants avaient envahi les rues à Mremani, la principale ville de la région de Nyumakele.

 

Dans la capitale insulaire, plusieurs centaines de personnes ont pris part, vendredi après la grande prière, au rassemblement politique de protestation, appelée par l’Union de l’opposition. Comme l’on pouvait les lire sur leurs banderoles, leurs revendications tournaient toujours autour du «rétablissement de la Cour constitutionnelle», du respect des «libertés individuelles», de la fin des «menaces et intimidations», ou encore de la «libération» de l’ancien président Ahmed Abdallah Sambi, placé en résidence surveillée depuis le 19 mai dernier dans son domicile de Vwadjuu à quelques kilomètres au sud de la capitale, Moroni, ses apparitions en public ayant été jugées de «trouble à l’ordre public» par les autorités gouvernementales.  

Le rassemblement de Mroni se voulait représentatif de toute l’île de Ndzuani. A cet effet, deux des banderoles étaient signées des villes de Sima et de Wani. Peu après le début de la récitation des versets coraniques par les participants, les banderoles ont été déployées, et la marche s’est mise à avancer vers le barrage militaire, dressé juste en face.

C’est précisément à ce moment-là que des grenades lacrymogène ont été employées, et des tirs de sommation effectués pour disperser la foule.
Quelques personnes ont été arrêtées, mais relâchées peu après. Au même moment, d’autres manifestants avaient envahi les rues à Mremani, la principale ville de la région de Nyumakele.

Contrairement à Mtsamdu, les manifestants de Mremani ont eu le temps de marcher, car les gendarmes n’étaient pas présents pour les en empêcher. Ignorant sans doute qu’il y aurait une autre manifestation ailleurs, les forces de l’ordre se sont concentrées à Mtsamdu, laissant les autres régions sans surveillance. D’ailleurs, ceux qui ont visité le chef-lieu de l’île le matin, étaient loin de s’imaginer que des gens oseraient quand-même faire face au dispositif militaire impressionnant mis en place dès le début de la matinée.

Interdites
 
Nombreux et armés, les gendarmes et soldats avaient suffisamment quadrillé la ville, restreignaient la circulation et invitaient les vendeurs des trottoirs à déguerpir. Le rassemblement de Mutsamudu avait pourtant été interdit. La veille jeudi, le préfet avait, à travers «une note circulaire», informé «les responsables du parti Juwa que toute manifestation non religieuse et non autorisée est strictement interdite dans la capitale».

Ce à quoi le coordinateur régional de ce parti, Mahamoud Elarif, avait répondu que le mot d’ordre de manifester n’émanait pas du parti Juwa mais plutôt de l’Union de l’opposition, depuis Moroni. L’on s’attendait donc, après cette journée houleuse, à des arrestations ou des interpellations dans les milieux de son parti, mais jusqu’à en milieu de journée du samedi, il n’y en avait pas eues.  
Sardou Moussa

Commentaires