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Mwali I Des opposants au régime reviennent sur le scrutin du 12 janvier

Mwali I Des opposants au régime reviennent sur le scrutin du 12 janvier

Politique | -

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Un groupe de personnalités de l’opposition s’est réuni ce lundi 27 janvier à Fomboni, sur l’île de Mwali, pour une conférence de presse. Plusieurs sujets ont été abordés, notamment les propos du chef de l’État tenus jeudi dernier dans cette île sur la possibilité de « céder le pouvoir à un enfant », la justification de la non-participation de l’opposition aux élections législatives, le blocage des travaux d’extension du port de Mbwangoma et enfin la revendication de la présidence tournante «en 2026 pour Mwali».

L’on a noté la présence de l’ancien ministre de la Jeunesse et des Sports, Mouhibaca Baco (du mouvement M17), Mohammed Elmadane (du parti Orange), l’ancien vice-président de l’Assemblée nationale Abdallah Saïd Sarouma, ainsi que des membres du Moleco, parti fondé par le docteur Abdoul-Anzize Hassanaly.

Plusieurs personnalités de l’île étaient également présentes, dont l’ancien président de la commission des lois à l’Assemblée nationale, docteur Abdou Djabir. Tous se sont réunis pour exprimer leurs critiques envers le régime actuel et faire entendre leurs revendications sur l’avenir politique du pays et de l’île. Lors de cette rencontre, seuls deux intervenants ont pris la parole. L’ancien ministre Mouhibaca Baco a commenté les propos du chef de l’État tenus à Mwali, affirmant que cela allait «à l’encontre des principes démocratiques des Comores».

Les projets en sursis à Mwali

Il a insisté : «Le pouvoir ne peut être cédé, car il appartient au peuple.  C’est à la population d’élire la personne qui dirigera le pays». Il convient de rappeler ici que suite à la polémique née aprés ces propos, le gouvernement a sorti un communiqué pour infirmer l’interprétation faite par certains journalistes. (Lire aussi page 3).
Mouhibaca Baco a également justifié la décision de l’opposition de boycotter les élections législatives du 12 janvier dernier : «On nous reproche souvent de ne pas y avoir participé, mais pour nous, c’était une décision légitime. Depuis quelques années, il n’y a plus d’élections transparentes aux Comores. Tout le monde voit ce qui se passe sur les réseaux sociaux lors des scrutins».


Le principe de la présidence tournante entre les îles reste une question centrale pour l’opposition. Mouhibaca Baco a insisté sur le fait que «Mohéli doit reprendre son tour en 2026». Il ajoute : «Certains diront que c’est de l’hypocrisie, mais j’appelle tous les partisans de l’opposition à s’unir pour défendre ensemble notre droit à la tournante. Si Ndzuani a échoué en 2021, il est hors de question que Mohéli subisse la même injustice. C’est la seule manière de garantir la stabilité et l’unité du pays».

Enfin, l’ancien ministre a dénoncé «le blocage» de plusieurs projets à Mwali, parmi lesquels  l’exploitation de la carrière de Domoni pour la construction du port de Mbwangoma, le dépôt des hydrocarbures de Hoani, l’hôtel quatre étoiles de Hairaha, le projet d’adduction d’eau de Djwaezi, l’aérogare de Bandar-Salama, ou encore la construction d’une digue à Nyumashuwa et Djwaezi dans le cadre du projet de relèvement post-cyclone Kenneth.

Dans son intervention, Dr Abdou Djabir a réaffirmé l’engagement de l’opposition à défendre «la tournante de 2026» en déclarant : «Nous n’acceptons pas de rater le tour de Mohéli ; nous voulons à tout prix notre tour». Il est à noter que, conformément à la constitution en vigueur, le mandat de l’actuel chef d’Etat court jusqu’en 2029.

               Abdillahi Housni

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