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Nations unies-Discours du chef de l’Etat I «Concrétiser les engagements pris lors de la Conférence de Paris»

Nations unies-Discours du chef de l’Etat I «Concrétiser les engagements pris lors de la Conférence de Paris»

Politique | -   Abdallah Mzembaba

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Le chef de l’Etat, Azali Assoumani participe en ce moment, comme l’ensemble des dirigeants de la planète, à la 76ème session ordinaire de l’Assemblée générale des Nations unies à New-York aux Etats-Unis. Cette dernière est placée sous «les thèmes du redressement durable post-Covid, des droits de l’homme, des enjeux environnementaux et de la revitalisation de l’Onu». Le chef de l’Etat a pour sa part prononcé son discours hier, lequel était axé sur la Covid-19 et ses conséquences sur l’économie mondiale, les réformes de l’Onu, la cause palestinienne, l’île comorienne de Mayotte, le réchauffement climatique et le dialogue politique national notamment. Al-watwan revient sur quelques-unes des grandes lignes du discours du chef de l’Etat.

 

A la 76ème session ordinaire des Nations unies, le président de la République, Azali Assoumani a commencé son discours hier par condamner les attentats «lâches» perpétrés contre les Etats-Unis le 11 septembre 2001 et dont c’est le 20ème anniversaire. Mais, c’est sans surprise, qu’il est revenu sur la pandémie qui sévit dans le monde saluant ainsi les efforts déployés par l’ensemble des nations «pour maitriser et vaincre la Covid-19 et ses variantes».

 

Le chef de l’Etat rappellera qu’après «après le choc des premiers jours et semaines, la solidarité humaine a établi et posé les bases d’une lutte qui, peu à peu, nous a aidé à reprendre graduellement le contrôle des évènements». Il saluera les efforts et les sacrifices déployés par tous notamment les «savants, chercheurs et experts, et aux laboratoires pour leur investissement dans la recherche et la production de vaccins».

«Le développement et le bien-être de leurs peuples»

Après avoir parlé des conséquences et des pertes humaines, le locataire de Beit-Salam a axé son discours sur l’économie mondiale insistant sur le fait qu’aucun pays n’a été épargné, la pandémie ayant «ralenti le cours de la vie, creusé davantage le fossé entre riches et pauvres, accéléré les inégalités, perturbé les équilibres de nos économies nationales». Pour lui, la pandémie a également «révélé l’ampleur de l’écart technologique entre les pays, et nous a montré l’importance des nouvelles technologies de l’information et de la communication et la nécessité d’agir en urgence, pour réduire ce fossé».

 

Le président de la République invitera par conséquent ses homologues à travailler de concert «pour reconstruire le monde et sauver les nations et les peuples». Parce que pour lui, c’est grâce au multilatéralisme «que nous réussirons les travaux des grandes rencontres internationales, notamment le prochain Sommet alimentaire mondial, la Cop26 et la 5èmeConférence des Nations unies sur les Pays les moins avancés». Azali Assoumani a également parlé des réformes qui vont être entreprises lors de cette session. Et pour le chef de l’Etat, «cette session nous offre ainsi une opportunité pour une évaluation des performances de notre organisation, en vue de garantir une meilleure représentation des pays en développement et notamment ceux du continent africain qui, rappelons-le, renferment à la fois des zones de croissance économique dynamiques, mais aussi des conflits, parfois sanglants, qui retardent le développement et le bien-être de leurs peuples».


Pour la Palestine, «je réitère la nécessité impérieuse d’une solution rapide, juste et équitable, une solution que consacre le droit du peuple palestinien à disposer d’un Etat souverain, avec Jérusalem Est comme capitale, vivant en harmonie et en parfaite sécurité avec l’Etat d’Israël». Le chef de l’Etat dit par ailleurs «comprendre la position de certains pays frères du monde arabe, qui ont renoué des relations avec l’Etat d’Israël. Il appartient à ce dernier, de prendre la mesure de ces initiatives audacieuses et d’en tenir compte, dans l’intérêt de tous».


Autre conflit territorial, celui qui oppose Moroni à Paris sur la question de l’île comorienne de Mayotte. Et pour lui, ce différend territorial «a été marqué ces dernières années par une volonté des deux parties, les Comores et la France, de capitaliser les acquis de notre passé commun, tout en maintenant un dialogue franc et constructif, en vue d’aboutir, sur la base d’un esprit apaisé, à une solution définitive et respectueuse du droit international et des intérêts des uns des autres».

La question de l’île comorienne de Mayotte

Azali Assoumani ne manquera pas également de parler des foyers de tension dans le monde comme favorisant «l’éclosion du terrorisme international comme au Sahel et, plus récemment en Afrique australe et dans la zone de l’Océan indien». Une situation qui «ne doit pas nous laisser indifférents». Aussi, «la situation en Afghanistan nous interpelle. Je tiens à renouveler le soutien de mon pays, au peuple afghan dans cette phase cruciale de sa destinée». A l’en croire, la consolidation de la paix, notamment, passe par «un consensus fort et l’accent doit être mis sur la prévention des conflits».

 


Au niveau national, le «Plan Comores émergentes 2030 est le cadre de référence». Sur un autre registre lié entre autres au réchauffement climatique et à l’émergence de phénomènes dangereux, «mon gouvernement s’associe à toutes les initiatives nationales et mondiales, pour mener un combat sans merci contre ces actes barbares qui sont une menace majeure pour la sécurité de nos populations respectives». Cette nouvelle donne, pousse le chef de l’Etat à «réorienter les axes stratégiques de notre diplomatie, afin d’intégrer la dimension de la sécurité dans notre action géostratégique, notamment dans la zone du Canal du Mozambique et de la région du Sud-Ouest de l’océan indien».


Au niveau national, «je suis conscient de la nécessité d’une stabilité politique, comme gage d’un développement socio-économique pour lequel œuvre sans relâche mon gouvernement. La stabilité politique, la cohésion nationale sont chères à nos pays, car elles conditionnent toute initiative. Notre salut réside en une société apaisée, soudée et de plus en plus inclusive de toutes les couches qui la composent». Il dénoncera ainsi «les fausses informations véhiculées par les réseaux sociaux et à travers des canaux fiables et non officiels, qui n’ont d’autre objectif que de nuire à un climat serein au sein de nos îles et saper les efforts engagés pour l’émergence de l’Union des Comores».

Un dialogue politique national

Azali Assoumani, fera par conséquent savoir à l’audience son appel à un dialogue politique national «qui, je l’espère, contribuera à rassembler davantage les comoriennes et les comoriens, autour d’objectifs essentiels, à savoir la paix, la sécurité et l’unité nationale». «Je tiens ici, à remercier la mission de l’Union Africaine, qui vient d’achever son séjour en Union des Comores et qui, a pu rencontrer toutes les parties prenantes à ce dialogue, écouter tout le monde, apprécier les positions des uns et des autres et émettre ses recommandations. Il appartient maintenant à tous les interlocuteurs de ce dialogue d’aller de l’avant», déclare le chef de l’Etat.

 

Le président de la République rappellera également son intérêt et ses initiatives pour une justice neutre et indépendante. C’est dans ce sens que «mon gouvernement a mis en place le Conseil supérieur de la magistrature, composé d’éminents magistrats de longue expérience dans leur domaine et fait adopter la révision du code pénal et du code de procédure pénale, pour intégrer des dispositions visant à améliorer et doter le pays d’un cadre politico juridique adéquat».

 

Revenant sur la gestion de la pandémie de Covid-19, il fera savoir que grâce «aux efforts entrepris par les autorités le pays est aujourd’hui classé dans la catégorie « vert »» et à ce jour, «la seconde étape de vaccination est terminée. La troisième cohorte de la vaccination qui commence bientôt, nous permettra d’atteindre l’objectif des 80% de la population cible, que nous nous sommes fixé». Et si la Covid-19 a été un frein à la concrétisation des engagements pris par les partenaires bi et multilatéraux lors de la Conférence de Paris, «il nous faut trouver des moyens d’avancer dans nos projets retenus avant. Aussi, du haut de cette tribune, voudrais-je lancer un appel amical et fraternel à tous nos partenaires, pour que nous trouvions ensemble les voies et moyens d’évoluer dans la concrétisation de nos engagements pris à Paris, visant à financer les divers projets retenus dans le Plan Comores Emergentes».

 

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