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Ndzuani / La médina reprise sans heurts par l’armée

Ndzuani / La médina reprise sans heurts par l’armée

Politique | -

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L’armée nationale a fini par donner l’assaut final, après six jours de blocus de la médina de Mutsamudu où des hommes armés s’étaient retranchés. Samedi, au début de la journée, les militaires s’emparent sans résistance de la totalité de cette vieille ville qui a été, jusqu’à là, aux mains des hommes encagoulés. Ces derniers préférant prendre la poudre d’escampette que de se soumettre à l’offre du gouvernement qui leur avait proposé l’impunité en échange de leurs armes.

 

Il était 12h quand les militaires s’engagent en file indien dans les petites ruelles de la médina de Mutsamudu, à Ndzuani, où il y a peu, était le théâtre d’affrontements entre l’armée comorienne et des civils armés faisant deux morts et quatre blessés, selon un communiqué du directeur de cabinet du président en charge de la défense, six blessés d’après des sources hospitalières. L’opération de ratissage de l’armée nationale n’aurait rencontré aucune résistance de la part des insurgés qui ont vraisemblablement pris la fuite avant l’assaut, a constaté notre reporter d’images, Ibrahim Youssouf, présent sur place.


Les assaillants semblent être pris dans leur propre piège.  Croyant attirer les militaires vers la médina, une sorte de labyrinthe, où ils livreraient une guérilla urbaine complètement meurtrière, les hommes armés rencontreront une armée déterminée, et  qui les repousseront jusqu’à leurs derniers rétranchements.
Affaiblis par cinq jours de siège, harcelés constamment par des coups de rafales auxquels ils répondaient par des tirs nourris, mais surtout à court de minutions, les rebelles n’avaient de choix que de négocier leur reddition.


Des négociations entre le gouvernement, des autorités de l’île mandatées et les notables, étant des médiateurs, dans le but de mettre fin à l’état de siège dont de nombreux civils se voient pris au piège.


Le gouvernement proposera «l’impunité» aux hommes armés contre le ramassage des armes, suite à un accord signé le vendredi. Les insurgés avaient jusqu’à vendredi, entre 6h du matin à 18h le soir, pour déposer les armes. Une date qui a été repoussée au samedi matin, les insurgés, par l’intermédiaire des notables ayant demandé suffisamment d’assurances sur le fait que «personne ne sera poursuivie et que chacun pourra partir librement vers la destination de son choix», comme le stipule l’accord.
«Quelle que soit l’issue des négociations, lundi, il faut que la situation redevienne normale à Mutsamudu, que la circulation soit libre dans la ville, et sur toute l’île», avait déclaré le ministre Salime Mahamoud Hafi, le négociateur en chef, représentant le gouvernement, originaire de Mutsamudu. «Nous avons vécu depuis le lundi une situation dramatique. Ça  a tiré de partout. On a évacué nos enfants et les personnes âgées. Nous, les autres, nous avions fait le choix de rester afin de préserver nos maisons de tout acte de pillage»,  dira une cinquantenaire rencontrée dans le quartier Shuguju  toujours dans la médina assise sur les marches de sa maison.


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«La situation était très tendue. On ne savait même pas où mettre la tête. Donc, c’est une délivrance pour nous et nous ne pouvons que nous en réjouir. Nous saluons également les autorités pour l’intervention qui a été faite avec moins de dégâts possibles», a renchéri un jeune homme rencontré près du stade de Missiri, cité par notre photographe sur place.


Le port de Mutsamudu a repris ses activités depuis hier dimanche, d’après le directeur de cabinet en charge de la Défense, Youssouf Mohamed Ali au cours d’un entretien accordé à la radiotélévision de Ndzuani (Rtn). Le premier collaborateur du président de la République  appelle à la reprise de la normalité dès aujourd’hui notamment la réouverture des banques et des administrations.


Maoulida Mbaé

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