Dans l’île de Ndzuani, alors que les électeurs semblaient bouder les urnes, les candidats, eux, ont dénoncé plusieurs irrégularités, notamment des bourrages, la confiscation d’urnes par des militaires, le vote par procuration et l’expulsion de mandataires.Certains présidents de bureau ont signalé un retard dans la réception du matériel, et à Mpage, le bureau de vote faisait carrément défaut. Bien qu’une solution ait finalement été trouvée, les électeurs n’ont pas pu commencer à voter à temps. Plus surprenant encore, à Marahare, les électeurs devaient attendre sur un pont sous la pluie avant d’être appelés un à un pour se rendre aux bureaux de vote, situés à dix mètres de là. Malgré ces difficultés, c’est le calme qui a prévalu tout au long du vote.
Un protocole critiqué par des électeurs
«Il y a eu plusieurs problèmes depuis le matin. Des mandataires n’ont pas été autorisés à entrer dans les bureaux de vote, et ceux qui ont réussi ont été par la suite expulsés. J’ai constaté des irrégularités à Wani lorsque je suis allé voter à 9h. Des urnes étaient déjà bien remplies malgré la pluie et l’absence d’électeurs. Ici, des mineurs munis de procurations ont été admis dans les bureaux de vote. C’est l’œuvre de madame Sitti de la Ceni.Elle est sur le terrain avec les procurations et facilite ces magouilles», a accusé Ismael Abdou Abdallah, candidat du parti Rdce au poste de gouverneur à Ndzuani, ajoutant que «des militaires sont partis avec les urnes et des membres du bureau, notamment à Dziani».
De Mpage à Saadani, de Shisiwani à Cuvette, les électeurs ont semblé bouder les urnes, et ceux qui ont choisi d’aller voter ont été retardés par un protocole largement critiqué par les électeurs. «Je suis là depuis un bon moment. Ils font entrer les personnes une par une. Il est déjà 15h et à ce rythme, les gens ne pourront pas tous voter. C’est regrettable», s’est indigné le citoyen Ali Saïd de Bambao Mtanga. À 15h, les bureaux de Tsembehu ont enregistré 116 sur 461 au bureau N°1 et 246 sur 462 au bureau N°2. À Bambao Mtsanga, seulement 54 sur 440 se sont présentés aux urnes jusqu’à 15h, ce qui est nettement inférieur, bien que le président du bureau ait relativisé et espéré «accueillir plus de monde en fin de journée».
Le candidat du parti Juwa au poste de gouverneur de Ndzuani, Issiaka Assane, a de son côté dénoncé également des irrégularités dans plusieurs localités. « À Dziani, les militaires sont partis avec les urnes et les membres du bureau alors qu’il n’y avait aucun problème. À Sima, nous avons constaté des bourrages d’urnes et certains assesseurs [mandataires] ont été expulsés des bureaux. C’est pareil pour Koni. Pire encore, les gens votent par procuration alors qu’il était convenu que cela ne devait pas se faire. C’est à Jimlime que c’est un peu calme », a déclaré le candidat.En fin de journée, dans plusieurs localités, des militaires armés jusqu’aux dents jalonnaient les entrées des bureaux de vote, bien qu’une atmosphère paisible ait régné sur les lieux. Malgré les «irrégularités» signalées par les candidats, les présidents et membres de bureaux continuaient d’affirmer à l’unanimité que les choses se sont déroulées sans accroc.