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Ndzuani : la vie reprend son cours après les barrages

Ndzuani : la vie reprend son cours après les barrages

Politique | -   Sardou Moussa

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L’île de Ndzuani s’est réveillée, le lundi 15 octobre, avec des voies de circulation routières barricadées à plusieurs endroits. A partir de Bambao-Mtsanga à l’Est, et à l’ouest à partir de Sima, les routes ont été rendues impraticables en véhicules, et même à pieds, à certains endroits où des arbres entiers ont été abattus au travers de la voie.

 

Dans la préfecture de Wani, plusieurs témoignages concordants parlent même de grosses barres de fer (Ipn) qui seraient soudées au chalumeau d’un côté et de l’autre des garde-fous métalliques d’un pont, condamnant ainsi tout à fait la traversée. Mais, au niveau rural, la région la plus barricadée serait Bandrani, avec plusieurs arbres abattus à l’aide de scies électriques, en pleine nuit. «Moi j’ai essayé de regagner Mutsamudu pour le travail; j’ai pu passer à Bwekuni [Sima] car à ce niveau des agents municipaux ont dégagé les arbres. Mais arrivé à Bandrani, l’on m’a déconseillé de continuer car, semble-t-il, il y a des gens perchés sur des collines avec des pierres et prêts à les ébouler pour de nouveau barrer la route, si elle venait à être dégagée», a par exemple confié un employé du port de Mutsamudu, rencontré à Sima, sur le chemin du retour vers son village.


A Mutsamudu, des coups de feu ont été entendus dès l’aube. Au matin, les habitants ont trouvé des rues jonchées de pierres, des troncs d’arbres et autres carcasses de voitures. Peu de gens se hasardaient encore dehors. La ville, habituée à la cohue et aux embouteillages les lundis, avait, selon les témoignages des habitants, des airs d’endroit hanté. Coupée des régions d’Ouest et d’Est, aucun taxi brousse n’a pu relier le chef-lieu de l’île tout au long de la journée.
Dans les ruelles intérieures des différents quartiers de la ville, des gens cagoulés sortaient pour remettre les barricades, aussitôt que les forces de l’ordre les avaient ôtées et quitté les lieux.


Des scènes d’affrontement entre ces hommes aux visages cachés et les agents des forces de l’ordre ont été observées à plusieurs endroits. Les forces de l’ordre ont également tiré d’autres coups de feu dans la matinée, et fait usage de gaz lacrymogène à plusieurs reprises. Une des voitures de l’escadron de la gendarmerie aurait même été enflammée au cocktail Molotov, mais le feu n’aurait pas suffisamment pris et aurait été vite maîtrisé. Certains des émeutiers seraient armés de lance-pierres et s’en prendraient aux gendarmes, a-t-on appris.  En attendant qu’une prochaine enquête détermine les meneurs de ces troubles, il est pour le moins curieux de constater que l’appel au soulèvement ait été fait du haut des minarets de certaines mosquées, à Mutsamudu et, semble-t-il aussi, à Mirontsy.

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