“Un Groupe Acp transformé et engagé en faveur du multilatéralisme”. Tel est le thème du neuvième sommet des chefs d’Etat et de gouvernement des pays Acp (Afrique, Caraïbes et Pacifique) ouvert hier lundi 9 décembre à Nairobi au Kenya. Les dirigeants des trois régions entament des discussions sur un projet de nouvel accord de partenariat commercial de 20 ans avec l’Union européenne.

«Depuis le 8e sommet tenu en Papouasie-Nouvelle-Guinée, d’importantes évolutions qui remodèlent les relations entre les États Acp et le reste du monde ont eu lieu. Ces changements appellent impérativement le Groupe Acp à redéfinir sa position et son rôle auprès de ses partenaires traditionnels et potentiels de développement, tant au niveau international que régional», indique une note technique du sommet qui précise ainsi que l’un des objectifs est «d’approuver les résultats des négociations en vue d’un nouvel accord de partenariat Acp-Ue d’une durée de 20 ans».

Le chef de l’Etat, Azali Assoumani, s’est montré favorable à l’examen des modifications proposées à l’Accord de Georgetown, estimant que l’Accord en question doit «répondre aux attentes de l’ensemble des pays membres de notre groupe Acp dans leur désir commun de rehausser le niveau de leur coopération interne, entre eux, et de nouer des liens de coopération solides et prometteurs, avec leurs homologues de l’Union européenne».

Les échanges avecl’Union européenne

Les pays Acp en pleine transformation économique souhaitent redéfinir le cadre de leur partenariat en matière d’échanges avec l’Union européenne en contribuant à une meilleure coopération entre eux, d’une part et, d’autre part, avec certains pays de l’Europe dont le Royaume-Uni décidé à sortir de l’Union européenne dans le cadre du Brexit.

L’Afrique vient de créer la Zone de libre-échange continentale africaine (Zlecaf) qui sonne la fin des barrières douanières. Ce nouveau marché africain, déjà en vigueur depuis juillet dernier, oblige les pays africains à recadrer leur coopération avec leurs partenaires comme l’Union européenne. Les chefs d’Etat et de gouvernement réunis à Nairobi devraient se prononcer sur «les résultats et les impacts des activités du Groupe depuis 2016 et faire le point sur la mise en œuvre des engagements pris lors du 8e sommet», d’après toujours une note technique de ce neuvième sommet.

L’Accord de Georgetown
de 1975

«Mon pays accueille favorablement l’examen des modifications proposées à l’Accord de Georgetown. Nous souhaitons vivement, que cet Accord soit amendé pour répondre aux attentes de l’ensemble des pays membres de notre groupe Acp dans leur désir commun de rehausser le niveau de leur coopération interne, entre eux, et de nouer des liens de coopération solides et prometteurs, avec leurs homologues de l’Union européenne», a ainsi souligné Azali Assoumani, saluant les travaux restitués par la réunion des ministres des Affaires étrangères ouverte dimanche 8 décembre dans la capitale kenyane.

Les 79 pays Acp et l’Union européenne ont engagé des négociations depuis plusieurs années en vue de la révision de l’Accord de Georgetown de 1975, l’acte fondateur du groupe Acp (46 pays membres au départ). Les deux parties veulent aussi revoir les Accords de Cotonou signés en l’an 2000, lesquels posent les fondements du partenariat commercial Acp-Ue.

Des négociations en vue d’un nouvel accord ont été engagées sous la houlette de nombreux experts et spécialistes en politiques commerciales. Deux forums ont été organisés en marge de ce neuvième sommet. Le premier réunit des hommes d’affaires qui se pencheront sur «la transformation économique» des pays Acp alors que le second forum regroupe les premières dames et les jeunes sur «les soins de santé universels».

A.S.Kemba