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Collectif d’élus contre les assises:“Ni le congrès ni le référendum ne saurait être profitable au régime”

Collectif d’élus contre les assises:“Ni le congrès ni le référendum ne saurait être profitable au régime”

Politique | -   Mohamed Youssouf

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L’échéance approche quant à l’organisation d’un référendum ou d’un congrès visant à engager des réformes de l’Etat. Devant cet état de fait, une quarantaine d’élus qui constitueraient de grands électeurs en cas de congrès, ont signé un mémorandum à déposer dans les chancelleries, les organismes internationaux, à l’Union africaine, aux Nations unies, entre autres. L’objectif est de prévenir contre toute tentative d’engager des réformes de l’Etat sur la base “des Assises de l’exclusion et non de l’inclusion”.

 

En ce qui concerne l’organisation d’un congrès ou d’un référendum, si peur il y a, elle ne peut forcement qu’être du côté du régime en place. La preuve, les autorités viennent de transférer en catastrophe les compétences de la Cour constitutionnelle vers la Cour suprême sans oublier le fait que tous les Comoriens en ont marre”, telle est la conviction du député Ali Mhadji qui intervenait lors d’une conférence de presse hier au Palais du peuple durant laquelle, il a été révélé que :

plus de 40 élus, conseillers et députés confondus, avaient signé un mémorandum pour rejeter les conclusions des assises et de prévenir contre toute tentative d’engager de reformes de l’Etat sur la base des assises “que le peuple rejettent”.


Les conférenciers estiment que si la voie du référendum devait être entérinée, la victoire des opposants ne ferait guère de doute. Quant au congrès, il ne pourrait être organisé avec plus de la moitié des grands électeurs qui en sont hostiles. “Pour bloquer un congrès des grands électeurs, il suffit que les élus atteignent le 1/3 alors qu’actuellement, 45 élus sur 76 ont signé le mémorandum. Un travail de longue haleine a été mené et des discussions engagées avec les trois conseils des îles. Désormais, ils sont avec la majorité parlementaire pour dénoncer ces assises à travers un mémorandum que nous comptons déposer dans les chancelleries, dans les organismes internationaux, à la Cour suprême et à Addis-Abeba pour que tout le monde sache que les représentants du peuple comorien ne sont pas favorable à des assises qui ont exclus les députés et les conseillers”, a confié le député Abdallah Tocha Djohar.

Députés et conseillers contestent

Les élus de la nation estiment que “le fait que l’Assemblée de l’Union soit représentée par un seul député de surcroit du parti au pouvoir, est une honte”. Même son de cloche chez les conseillers, à en croire Saïd Abdallah qui parlait au nom des trois conseils des îles. “Les Conseils des îles n’étaient pas associés raison pour laquelle, ils n’ont pu apporter leurs contributions. Il y a eu un seul représentant pour le Conseil de l’île de Ngazidja et il est choisi par le bureau et non par les conseillers. Le bureau prend le conseil en otage et représente illégalement les conseillers dans des événements qui ne s’identifient pas à nos convictions”, a-t-il avancé.


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Les signataires du document de contestation avancent que le régime est loin d’avoir la légitimité pour engager des réformes en l’absence d’un consensus national.
“La souveraineté appartient au peuple directement par référendum ou indirectement par les élus de la nation. Ces assises illégitimes ne sauraient permettre au régime actuel de s’éterniser au pouvoir sachant que le socle du pacte national issu des accords de Fomboni est renforcé par le principe de la présidence tournante et de l’autonomie des îles. Les députés n’étaient pas consultés, l’opposition parlementaire non invitée. L’institution était représentée par un député dont la désignation n’avait rien de transparente”, devait ajouter le député Mohamed Bacar Dossar. Tout en qualifiant les Assises de congrès pour le parti Crc et Azali Assoumani, le député du Hambuu, Ali Mhadji appelle tout de même le président de la République “à faire appel à sa fibre patriotique pour préserver la paix. De toute évidence, si la loi devait être respectée, le régime n’a aucune chance avec une consultation aussi bien des élus ou du peuple”.


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