Le secrétaire général du gouvernement a défendu hier au Palais du peuple les réformes qu’il a entreprises ces deux dernières années et visant, selon lui, à doter l’appareil d’Etat les armes pour conduire efficacement les programmes de développement du pays. Nour El Fath Azali, devant le chef de l’Etat, à l’occasion de l’ouverture « des travaux d’évaluation des performances ministérielles» qui prennent fin ce vendredi (lire page 2) a cité «la systématisation de la planification et de l’évaluation de l’action du gouvernement» et «la réforme de l’organisation et du fonctionnement de l’administration publique» mais aussi «la normalisation de la gouvernance des sociétés d’Etat».
Bousculer et évaluer les ministères
À l’entendre, les réformes en question étaient nécessaires après un diagnostic sur des dysfonctionnements, des goulots d’étranglement identifiés et une lenteur notée dans l’exécution des politiques sectorielles. Pour lui, ces réformes entreprises deviendront le corollaire de l’action publique et contribueront non seulement à bousculer et évaluer les ministères mais surtout à accélérer, en amont, la cadence des actions convenues pour atteindre les objectifs fixés en matière de développement socio-économique.
Il justifiera les travaux d’évaluation des performances ministérielles par les engagements pris en décembre dernier devant le chef de l’Etat consistant à évaluer les ministères.
« Au terme du troisième trimestre de cette année 2025, il est donc nécessaire de faire le bilan de ce qui a été réalisé, de ce qui a fonctionné et de ce qui doit être amélioré. L’évaluation de ces actions n’est donc pas uniquement un processus technique. Elle porte aussi un message de justice, de transparence et d’espérance dans notre capacité à réinventer l’Etat et la conduite de ses affaires », a-t-il d’abord rappelé. Revenant sur le premier volet des trois réformes, le secrétaire général du gouvernement citera la mise en place d’un « mécanisme d’évaluation trimestrielle initié depuis décembre 2024 » et qui, selon lui, « montre la volonté de faire de la redevabilité des responsables, la pierre angulaire de la transparence quant à la conduite de l’action du gouvernement».
Sur ce point, Nour El Fath Azali a lié cette ambition au deuxième volet de la réforme caractérisée par « la restructuration de l’organisation et du fonctionnement des départements ministériels pour plus d’efficacité et de productivité», et qui a été actée, il y a deux mois, à travers « le décret N°25 122/PR du 08 octobre 2025 portant restructuration des ministères». S’agissant de la gouvernance des entreprises à capitaux publics, le secrétaire général du gouvernement évoquera l’opérationnalisation des organes de contrôle, citant en particulier les Conseils d’administration mis en place pour élever le niveau de rigueur dans la gestion interne et pousser les directions à incarner une culture de résultat et de rentabilité.
Il citera « le processus de recrutement par appel à candidature des directeurs généraux de sociétés et des administrations , ajoutant que cette nouveauté qui garantit «la valorisation des compétences» était parmi les actions visant à concrétiser les engagements pris en faveur de la méritocratie dans l’administration et les entités publiques.
Pour le responsable de l’action gouvernementale, ces réformes, en forme de passage obligé, ont été introduites pour accompagner une dynamique nouvelle consistant à fixer des objectifs mesurables dans le temps et à évaluer les performances des ministères en suivant les engagements contenus dans le Plan de travail annuel (Pta) du gouvernement.
«Le renouveau dans l’action»
Des facteurs bloquants liés notamment à la maîtrise des techniques de planification au sein des départements ministériels ainsi que certaines lourdeurs liées au financement des activités continuent d’impacter négativement notre capacité à atteindre les résultats escomptés», a-t-il reconnu. «Ces évaluations suivent l’évolution des performances sectorielles et assurent la capacité de prendre des mesures correctives si nécessaire. C’est cela le renouveau dans l’action. Des initiatives pour des actions concertées, l’anticipation des contraintes et la responsabilisation en vue d’améliorer les performances de l’administration publique», a-t-il ajouté.
Ce travail d’évaluation des actions des ministères, piloté par le Commissariat général au Plan, a permis d’identifier les contraintes structurelles et budgétaires et d’apporter «des mesures correctives» pour assurer «une exécution fluide» du Plan de travail annuel du gouvernement (Pta). Mais surtout de mesurer le niveau d’appropriation des outils de mise en œuvre par les départements ministériels. La réorganisation des ministères, la restructuration des services et départements et l’introduction de nouvelles structures entrent dans le cadre de cette vision portée par Nour El Fath Azali.
« C’est cela le renouveau dans l’action. Des initiatives pour des actions concertées, l’anticipation des contraintes et la responsabilisation en vue d’améliorer les performances de l’administration publique», a-t-il indiqué. «Le renouveau dans l’action, ce sont ainsi des réformes structurelles pragmatiques ayant pour principal objectif l’amélioration de la productivité et de l’efficience de l’action gouvernementale, catalyseur de croissance économique», a encore ajouté le secrétaire général du gouvernement.
Et lui de faire savoir que les reformes et les mesures prises en deux ans ont suscité de nouveaux réflexes qui poussent, chacun, à son niveau de responsabilité, à mieux s’imprégner des politiques publiques et à s’investir encore davantage : Résultat : «On est passé d’un taux global de 18% de réalisation des activités en décembre 2024, à 29% au 30 septembre 2025, avec une perspective optimiste de 45% pour la fin de l’année». Pour Nour El Fath Azali «les réformes engagées tracent un sillon solide vers un État plus efficace, plus juste et plus proche de son peuple», précisant que «ce qui se joue aujourd’hui, ce n’est pas seulement la réforme des institutions, mais le renouveau d’une conscience nationale. Celle d’un peuple qui croit aux vertus de l’héritage reçu de ses aïeux à savoir, celui du travail, de la rigueur et de la solidarité ».
Un message d’engagement
Pour autant, le secrétaire général du gouvernement reconnait que «les acquis de cette année riche en actions ne doivent cependant pas nous détourner des défis nombreux qui restent encore à relever». Nour El Fath Azali soulignera ainsi «l’aménagement de nos capitales en particulier Moroni, à la gestion durable de l’eau et de l’électricité, en passant par la consolidation du dialogue public-privé, gage de réussite de notre stratégie de développement portée par le Plan Comores émergent à l’horizon 2030» mais aussi «la poursuite de la modernisation de notre administration à travers la mise en place effective des Départements de Gestion des Ressources Humaines dans chaque ministère».
Le secrétaire général du gouvernement a loué l’action diplomatique menée par le chef de l’Etat avec «de nouveaux horizons de coopération dans les domaines économique, social, éducatif et environnemental». Il ajoute : «Partout où notre drapeau a flotté, vous avez porté haut la voix et l’image d’un pays en renaissance, fier de son identité, fort de sa jeunesse, et confiant dans son avenir ».
Pour conclure, Nour El Fath Azali a lancé un appel à toutes les tendances politiques et aux forces vives à se joindre à la dynamique engagée par le gouvernement visant à concrétiser les objectifs de développement en faveur de la population avant de lancer, en guise de profession de foi, en forme de lettres d’engagement en faveur de son pays. «Devant vous et devant les Comoriens, Je m’engage encore une fois à continuer à accomplir mon travail et les missions qui me seront confiées en vue de l’émergence de notre pays pour lequel nous devons amour et dévouement», a-t-il conclu.

