Le président de la République a dirigé la cérémonie officielle marquant la célébration du nouvel an hégirien (1441 H) organisée dimanche soir à la Place de l’indépendance, en présence d’une foule immense composée d’autorités, d’ulémas, de notables et de hauts cadres de l’administration publique. Dans son discours en langue française, Azali Assoumani a souhaité «une très bonne année de paix de sérénité, de sécurité, de quiétude, de progrès et de prospérité» à tous les Comoriens de l’intérieur et de l’extérieur ainsi qu’à tous les musulmans du monde. Pour lui, ce mois de muharram est «le symbole de l’ère nouvelle inaugurée et entamée par le prophète Mouhamad (Saw)».

Le chef de l’Etat prône l’unité et le rassemblement. «Je lance un vibrant appelle à une mobilisation générale pour prendre un nouvel élan et donner un nouveau départ à notre cher pays», a-t-il lancé à l’assistance, rappelant à cette occasion les acquis démocratiques enregistrés par le pays depuis son accession à l’indépendance. «Personne ne peut nous faire une leçon de démocratie ici. Nous avons connu des alternances politiques pacifiques depuis plus de 20 ans. Il y a d’autres pays qui n’en ont vu qu’une seule en 70 ans, donc, soyons fiers et cessons les querelles intestines et les futilités. Ce qui nous incombe aujourd’hui en tant que responsables, c’est de consolider ces acquis démocratiques», a-t-il mentionné en langue nationale. Le président appelle tout le monde à participer à l’effort de construction du pays, revenant sur la Conférence des bailleurs de fonds de Paris et les espoirs que celle-ci suscite en faveur du développement socio-économique du pays.
«Le président Macron et moi-même allons présider cette conférence prévue avant la fin de l’année. Il y a un comité technique qui y travaille déjà, je rencontre mes frères du continent, des responsables des organisations internationales, je ne rate aucune occasion pour les sensibiliser sur cette grande conférence, je reçois en retour des réponses d’encouragement, ils sont tous d’accord à nous accompagner», a-t-il souligné. «Je vous appelle tous mes chers compatriotes, de l’intérieur du pays et de la diaspora à nous accompagner dans le quête de l’aventure de faire des Comores un pays émergent d’ici 2030».

Le dialogue et l’apaisement

Le président déclare la guerre aux «séparatistes et aux communautaristes», dénonçant les dérives sectaires qui font le lit de la désinformation dans le pays. «C’est à nous de trouver les solution à nos difficultés socio-économiques. C’est dans le dialogue et l’apaisement que nous pourrons réussir à améliorer la qualité de la vie de la population», a souligné Azali Assoumani. Le président a sollicité l’accompagnement de la communauté internationale et l’invite à cette conférence des bailleurs de fonds de Paris. «Avec l’appui et le soutien de nos partenaires, nous voulons mobiliser des ressources financières nécessaires devant soutenir le développement de notre pays. Le président français, Emmanuel Macron, nous a fait l’honneur de parrainer l’événement et de l’abriter à Paris. Ce geste témoigne l’intérêt que porte le président français pour le renforcement et le renouvellement de notre coopération», a détaillé le chef de l’Etat.
«Il nous appartiendra de leur soumettre nos besoins, de leur dire ce dont nous avons besoin dans les secteurs des infrastructures, des ports, des aéroports, de l’agriculture, de la pêche…», a rappelé Azali Assoumani. «Nous allons mobiliser toutes les forces, les bonnes volontés, les énergies nécessaires pour faire de ce pays un havre de paix et de prospérité», a-t-il encore mentionné. Le chef de l’Etat a annoncé que la journée du lundi 2 septembre était chômée et payée sur l’ensemble du territoire national.

Chamsoudine Saïd Mhadjou