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Objectifs budgétaires du gouvernement : «L’émergence, j’y crois et je vous demande d’y croire»

Objectifs budgétaires du gouvernement : «L’émergence, j’y crois et je vous demande d’y croire»

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«On a placé la barre très haut, mais après vos différentes interventions, je me dis qu’on aurait pu la placer encore plus haut. Chaque département doit établir une feuille de route et s’entretenir avec le ministère des Finances pour voir les améliorations à apporter et les actions à mener afin d’atteindre les objectifs», a recommandé le président Azali Assoumani.

 

Le président Azali Assoumani a présidé, vendredi dernier à l’hôtel Itsandra, un atelier sur l’évaluation et le suivi des objectifs budgétaires du gouvernement. «L’émergence, j’y crois et je vous demande d’y croire. Certains risquent leur vie en tentant de rallier l’occident alors qu’avec des gens déterminés, on pourrait faire comme ces pays. Lors de mon premier mandat, en dehors des emprunts de la Banque mondiale, nous avons démontré qu’on pouvait investir par des fonds propres.

Il y a de l’argent dans ce pays. Il suffit de bien fermer les vannes et de traquer l’argent qui n’entre pas dans les caisses de l’État», a déclaré le chef de l’État. Pour lui, la tenue d’un tel atelier devait permettre d’évaluer et de faire le point sur les engagements budgétaires du gouvernement, sur les mécanismes à améliorer lors de la loi rectificative, notamment en matière de collecte des recettes.

Fichier exhaustif

Constatant des divergences de chiffres entre le commissariat général au Plan et les différentes sociétés nationales et autres ministères, Azali Assoumani a prôné la collaboration des uns avec les autres. «Pour avoir des chiffres concordants, vous devez améliorer la collaboration. Les directeurs administratifs et financiers doivent développer une relation étroite avec le ministère des Finances.

Certaines sociétés confondent autonomie et indépendance. Elles font leurs propres budgets et les exécutent sans l’intervention du ministère des Finances. Il ne faut pas oublier que vous êtes des sociétés autonomes, mais tout de même des sociétés d’État. Vous devez donc rendre des comptes au ministre des Finances», a fait savoir le président Azali, sans avoir oublié de relever ‘‘l’importance capitale’’ des opérateurs économiques dans le processus de développement du pays.

Traçabilité des transactions

Pour atteindre l’objectif de 81 milliards de budget, plusieurs problèmes doivent être réglés, selon le directeur du service aux Impôts en charge des grandes entreprises, Ahamada Djanffar. «Nous sommes capables de relever ce défi parce qu’avant, les sociétés nationales n’étaient pas fiscalisées. Elles payaient juste le montant qui leur convenait. Il y a également lieu d’avoir une seule administration fiscale au lieu de quatre actuellement.

Certains viennent chez nous et expliquent qu’ils ont payé aux îles. L’inverse est vrai. Sur cette question, nous constatons que les îles se sont octroyé une certaine indépendance. Nous devons également disposer d’un fichier exhaustif sur l’ensemble des contribuables sans oublier d’être rigoureux dans l’attribution du numéro d’identification fiscale. En prenant en compte toutes ces mesures, nous n’aurons aucun problème à atteindre les objectifs budgétaires», a-t-il dit.

Dans le cadre de l’amélioration du mécanisme de suivi de collecte des recettes, deux jeunes comoriens ont présenté au président de la République une application qui va permettre la centralisation des recettes de l’État. Les différents intervenants s’accordent, en effet, sur la nécessité de faire preuve de transparence et de traçabilité dans les transactions, de procéder à un recensement des contribuables et à l’instauration d’une culture de performance, car le processus accuse un retard d’exécution en fonction des objectifs budgétaires poursuivis.

Centraliser les recettes

«L’application Système de suivi du budget de l’État (Ssbe) est un dispositif de centralisation des recettes de l’État en enregistrant les données par ministère, département et direction. Elle permettra d’avoir des chiffres précis sur les recettes enregistrées par mois et de détecter les erreurs à rectifier. Prenons l’exemple des régies insulaires, les recettes sont collectées, mais elles ne sont pas versées par peur que l’Union ne leur verse leur part.

Aucun dispositif ne les oblige à effectuer le versement. Pour les représentations diplomatiques, seuls le consulat de Marseille et l’ambassade à Tananarive sont à jour», a expliqué l’ingénieur en informatique, Chakira Ahmed. Et d’ajouter qu’«en janvier et février, le gouvernement attendait plus de 11 milliards de recettes alors que celles enregistrées n’atteignent pas les 7 milliards, soit 56% des recettes attendues.

Avec cette application, le gouvernement pourra suivre l’évolution de la collecte des recettes pour toutes les institutions et identifier les anomalies pour y apporter des solutions». Les chiffres du Commissariat général au plan, à travers cette application, ne concordent pas avec celles annoncées par les différentes sociétés présentes à l’atelier. Raison pour laquelle le ministre des Finances, Said Ali Said Cheyhane, a expliqué que «chaque département avait sa propre fréquence et périodicité.

Les collectes ne peuvent pas donner les mêmes chiffres chaque mois. Nous nous attendons à ce que les directeurs administratifs et financiers nous montrent comment ils comptent atteindre les objectifs fixés par la loi des Finances et ce, secteur par secteur».


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