A défaut de pouvoir répondre aux attentes des Mahorais qui l’ont élu pour défendre leurs intérêts, Mansour Kamardine pose un faux débat et se livre à son jeu préféré, celui de la haine et de la détestation. Hier, c’était son ami Sarkozy, président de la République qui a appelé à nettoyer au Karcher à la Courneuve. Aujourd’hui, c’est à son tour d’appeler au nettoyage de ses frères et sœurs des quatre Îles.
Le député LR Mansour Kamardine est habitué au jeu des mots dangereux. Lorsque le président Sarkozy a décidé d’organiser son référendum sur la départementalisation de Mayotte, nous, élus communistes avons été les premiers à faire le déplacement à Mayotte pour attirer l’attention des Mahorais sur cette départementalisation de façade. Nos collègues élus communistes ont été hués, calomniés, traités de tous les noms par les Mahorais.
Aujourd’hui, Mayotte se trouve confrontée à la réalité avec un sous-développement qui handicape son épanouissement. Et pour justifier leur impuissance, Mansour Kamardine et ses collègues Elus s’appuient seulement sur l’insécurité qui règne dans l’île pour inciter à la haine et à monter les uns contre les autres.
La question que je me pose, comment le président Macron et son premier ministre Edouard Philippe valident par leur position les propos indignes et infâmes du député Mansour Kamardine ? Comment un élu de la République pourrait défier un pays souverain, en appelant la France à refuser des visas aux diplomates comoriens et à supprimer la délivrance des titres de séjours aux ressortissants comoriens installés légalement en France, au motif que le gouvernement comorien a eu le courage et l’audace de refuser d’accueillir des Comoriens chassés de chez eux à Mayotte ? Faut-il rappeler à la France que l’Archipel des Comores est composé de quatre Îles : Grande comore, Anjouan, Mayotte et Moheli ? La France peut-elle continuer à bafouer les différentes Résolutions qui condamnent l’occupation illégale de l’Île comorienne de Mayotte ? Et pour combien de temps ?
‘‘L’Île de la mort’’*
J’interpelle ici le député LR Mansour Kamardine à prendre ses responsabilités et à expliquer à nos sœurs et frères mahorais la vérité. Les causes qui ont conduit à ces contestations, ne sont pas seulement d’origine sécuritaires mais sont dues surtout à l’abandon de Mayotte par les autorités françaises, avec la complicité des élus mahorais qui n’ont pas été à la hauteur de négocier les mêmes droits au même titre que les autres Départements français.
A défaut d’être courageux pour exiger de la France un développement harmonieux dans l’Île, on repose tout sur le dos des autres Comoriens qui se trouvent chez eux à Mayotte.
Le député Mansour Kamardine a manqué sans doute l’opportunité de lire l’analyse sur Mayotte faite par Christophe Rocheland, doctorant en Géopolitique, de l’Institut français de Géopolitique, Paris VIII qui reconnait et sans langue de bois, je cite : ‘’Mayotte bat les records du sous-développement des régions françaises et de l’Union Européenne’’. Contrairement à d’autres départements, Mayotte est terrassée par la misère : 84% de la population vit en dessous du seuil de pauvreté, le taux de chômage chez les jeunes et chez les femmes est supérieure à 47%”.
Ce qui se passe aujourd’hui à Mayotte doit interpeller les autorités françaises et comoriennes. Il est inconcevable que la France du 21eme siècle ferme les yeux sur les drames qui s’opèrent dans les eaux comoriennes de Mayotte. La chaîne Aljazira surnomme Mayotte ‘’l’Île de la mort’’. Il serait temps que des solutions soient trouvées car cela dégrade l’image d’une France qu’on a connue dans les temps comme un pays humanitaire et des Droits de l’homme.
L’heure est au dialogue et à la concertation. De petits intérêts partisans ne doivent pas primer sur le destin de tout un peuple, d’où un engagement ferme de la part du gouvernement français qui se trompe sans doute de stratégie à Mayotte. Ces mesures de sécurité prises à la hâte pour noyer la vérité sont dérisoires, et seul le dialogue peut résoudre ce problème. On n’a pas besoin d’un nouveau Rwanda à Mayotte comme cela se profile, et n’ayons pas peur de le dire.
J’aime la France mon pays d’accueil autant que les Comores mon pays d’origine.
Et en aucun cas, je ne me rangerais aux côtés des haineux et des cyniques qui prônent le chaos. Les Comoriens ont sans doute le droit et le devoir de réclamer leur Île, même si aujourd’hui devant un tel désastre, les défenseurs des Droits de l’homme d’hier se sont versés dans un populisme à la mode, jusqu’à perdre le sens de leur combat.
Je lance un appel ici aux autorités françaises et comoriennes pour qu’elles s’unissent vite autour de la même table, pour trouver une solution à cette crise.
Amina MOUIGNI
Conseillère Municipale
Conseillère Territoriale
Mairie de La Courneuve
L’intertitre est d’Al-watwan*