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Opposition I «Il faut qu’on en finisse avec le harcèlement policier et judiciaire»

Opposition I «Il faut qu’on en finisse avec le harcèlement policier et judiciaire»

Politique | -   Faïza Soulé Youssouf

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Le Front commun des forces vives comoriennes a principalement abordé, lors de sa conférence de presse, deux sujets, «le harcèlement policier et judiciaire subi par les opposants et la venue sur le territoire national des Mabedja».

 


Dans une conférence qui a eu lieu ce 24 août, le Front commun des forces vives comoriennes a abordé deux sujets : « les multiples harcèlements policier et judiciaire exercés à l’endroit de nos membres et l’arrivée des Mabedja depuis la semaine dernière ».Le lundi, deux leaders de l’opposition et un membre du «mouvement panafricain mabedja» ont été convoqués à la gendarmerie, pour être relâchés peu après.

L’on comprend aisément que la rencontre avec la presse de ce mardi, fait suite à ces interpellations. L’un des porte-paroles de ce conglomérat de partis politiques, en la personne de Ibrahim Abdourazak Razida a mis en garde tous ceux, qui, pour se justifier, gendarmes ou juges, se réfugient derrière l’ordre venant d’en haut. «Viendra le moment où vous serez jugés pour vos actions et ce jour-là, les prétextes que vous brandissez aujourd’hui ne réussiront pas à vous sauver «, a-t-il menacé.


Il s’est insurgé contre les motifs « fallacieux de troubles à l’ordre public » souvent invoqués pour justifier des mesures privatives de liberté. L’ancien ministre, Mohamed Abdou Soimadou, en a fait les frais selon lui ce lundi. Et lui de rappeler « que depuis sa sortie de prison en 1987 alors que le pays était sous le joug des mercenaires, j’ai reçu ma toute première convocation à me présenter à la gendarmerie », s’est-il indigné.

Lors de cet interrogatoire, il aurait alors rétorqué qu’on l’accusait de fomenter un trouble à l’ordre public, « la seule déstabilisation que l’on pourrait à la limite nous reprocher, ce serait une déstabilisation contre la dictature mais jamais au grand jamais nous n’avons cherché à déstabiliser les Comores», a lâché cet ancien responsable du Front Démocratique.


Pour la venue des Mabedja, ces franco-comoriens établis en France et qui ont créé l’événement en se rendant aux Comores, elle obtient, dit-on, l’adhésion des partis d’opposition. Vendredi prochain, ils ont prévu un rassemblement en vue d’échanger sur des problématiques diverses telles que «la vie chère, les violences sexuelles faites aux femmes et aux enfants, l’insécurité et les inégalités sociales».

L’ancien candidat à l’élection gubernatoriale de 2016, Youssouf Mohamed Boina qui faisait partie des conférenciers a dit sa fierté de voir ces enfants, qui, «bien que ne ressentant pas physiquement les souffrances endurées par la population comorienne, ont fait le pari fou de venir ici, avec leurs seules mains levées, mettant en balance leurs vies, afin de dénoncer le mal-être qui nous frappe».


Enfin, en ce qui concerne le dialogue national dont le chef de l’Etat, Azali Assoumani, lance des appels de façon continuelle, le Front Commun dit n’avoir reçu aucune invitation allant dans ce sens. «Il convient de rappeler que nous ne lui reconnaissons ni légitimité ni légalité pour qu’il mène ces assises. En revanche, dans l’hypothèse que le dialogue se tienne sous les auspices de la communauté Internationale, avec possibilité de garanties et de conditions, il n’est pas exclu que nous nous penchions sur la question, si d’aventure, elle nous était posée».

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