Le gouvernement a tenu une conférence de presse ce 15 mai, une semaine après le déjeuner au Quai d’Orsay à Paris qui a donné lieu au communiqué qui annonçait la reprise des liaisons maritimes entre l’île comorienne de Mayotte et Ndzuani. C’est au ministère des Affaires étrangères, et en l’absence de son locataire, que l’exercice a eu lieu ce lundi. Étaient présents, le porte-parole du gouvernement, Houmed M’saidie, le ministre de l’Intérieur, Fakridine Mahamoud, ou encore le chargé de la Défense, Youssoufa Mohamed Ali.
L’intervention, qui a duré moins d’une heure de temps, était axée sur l’opération Wuambushu et ses conséquences. Après avoir longuement expliqué que le chef de l’Etat, Azali Assoumani, a toujours privilégié le dialogue avec la France et ce depuis sa première prise de pouvoir en 1999, le porte-parole du gouvernement a annoncé que «la France était la seule responsable de ce qui se passe à Mayotte, dont elle est la seule administratrice». Il a ensuite fait savoir que «les délinquants, les criminels ne seront pas admis ici». A l’en croire, « seuls les candidats qui sont volontaires pour quitter Mayotte seront accueillis de ce côté-ci de l’archipel». Les mécanismes d’identification seront « clarifiés», a-t-il précisé, après avoir indiqué que «les autorités comoriennes étaient en dialogue permanent avec les autorités françaises».
Interrogé sur la possibilité que les refoulements se fassent sur la base du volontariat, mais moyennant aussi un accompagnement financier et l’engagement pour le refoulé de ne plus retourner à Mayotte durant un délai défini sous peines de poursuites judiciaires, Houmed Msaidie n’a pas répondu.Les motivations de la reprise des liaisons seraient en outre d’ordre socio-économique. «Il ne faut pas voir que l’aspect des départ volontaires, il y a aussi les voyageurs normaux, les marchandises, les médicaments, ce sont des aspects importants et plus volumineux que les fameux expulsés », devait-il encore ajouter.
La violence qui prévaut sur Mayotte
Celui qui officie au ministère de l’Agriculture a aussi regretté toute la violence qui prévaut sur Mayotte à l’endroit des Comoriens des autres îles. «L’Union des Comores a toujours fait preuve de solidarité à l’endroit de ses ressortissants en difficulté, que ce soit durant l’épidémie de Covid-19 ou durant la guerre au Soudan», a déclaré le principal conférencier.Interrogé sur ce que cela sous-entendait, Houmed Msaidie n’a pas répondu à cette question. Pour sa part, le ministre de l’Intérieur, Fakridine Mahamoud, a insisté « sur les efforts consentis par l’Etat à travers ses forces de sécurité (Gendarmerie, garde-côte) pour empêcher les départs et fixer les populations ».
Toujours est-il que c’est le flou concernant les réadmissions des Comoriens de Mayotte à Anjouan. Un salarié de la Sgtm nous a informés qu’une rotation est programmée demain mercredi, 20 jours après l’annonce de la suspension des dessertes. Un bateau qui sera assurément scruté.