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Ordre d’empêchement: Le parti Juwa demande l’élargissement de la liste des personnes ciblées

Ordre d’empêchement: Le parti Juwa demande l’élargissement de la liste des personnes ciblées

Politique | -   Mohamed Youssouf

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Après l’audition par la gendarmerie de son leader dans le cadre de l’enquête préliminaire sur la citoyenneté économique, le parti Juwa demande que toutes les personnes déjà entendues par la commission parlementaire, le soient également par la gendarmerie. Il demande également que la sanction qui vise douze personnes, dont Ahmed Abdallah Sambi, soit élargie à des personnalités à l’image de Houmed Msaidié. Pour ce qui est du référendum, le parti de l’opposition se dit prêt à aller au combat à voter le non “mais au préalable, nous exigeons le rétablissement de la Cour constitutionnelle”.

 

Quelques jours après la publication de l’ordre d’empêchement émis par le procureur de la République visant douze personnalités à l’image des anciens présidents de la République, Ahmed Abdallah Sambi et Ikililou Dhoinine, le parti Juwa a tenu une conférence hier en fin d’après-midi au restaurant le Select de Moroni pour revenir sur cette interdiction. Pour le secrétaire général du parti, cette mesure qui interdit à douze personnes de quitter le pays ou d’aller d’une île à une autre, devrait également viser plusieurs autres personnes auditionnées dans le cadre de l’enquête parlementaire sur le programme de la citoyenneté économique.


“Des ministres, des directeurs de cabinet, des responsables de la sûreté nationale entre autres ne sont pas entendues par la gendarmerie et ne font pas partie des personnes interdites de déplacementsentre les îles et à l’extérieur du pays bien que présumés impliqués. Pourtant la Brigade de recherches devrait entendre toutes les personnes auditionnées par la commission parlementaire pour situer les responsabilités des uns et des autres. Le président Azali Assoumani ainsi que Houmed Msaidié disent qu’ils ont été entendus par les députés et se disent prêts à répondre à la gendarmerie. L’on se demande donc pourquoi ils ne sont pas sur la liste des personnalités visées par l’ordre d’empêchement”, questionne Ahmed Hassane Elbarwane, qui parle d’une mesure qui favoriserait la division en projetant le sentiment qu’aller d’une île à une autre serait synonyme d’aller d’un pays à un autre.

Les ténors du parti Juwa affirment que “contrairement à certains”, les membres du partis répondent sans rechigner aux exigences des enquêteurs à commencer par l’ancien président, l’ancien vice-président Nourdine Bourhane ou encore l’ancien ministre Ibrahima Mhoumadi Sidi. Le secrétaire général du conseil politique du parti Juwa s’étonne de constater que plus de dix années durant, les régimes successifs n’en ont pas fini avec la loi portant citoyenneté économique alors qu’on estime qu’elle n’est pas adoptée dans les conditions requises. “Sous cette loi contestée, les passeports ont continué à être vendus et à être renouvelés et c’est toujours le cas actuellement. On aurait pu abroger cette loi”, affirme Abdou Saïd Madi avant de rappeler que la vente des passeports comoriens a débuté en 1999 et l’enquête devrait remonter jusqu’à cette année-là.

“La Cour constitutionnelle, un préalable au référendum”

Il y voit un acharnement contre la seule personne “qui pèse lourd en terme d’électorat et qu’un plan est mis en œuvre pour en finir avec lui”. Au chapitre des personnalités qui semblent épargnées par l’enquête, Ahmed Hassane Elbarwane cite entre autres, Hamada Madi Boléro et Houmed Msaidié. “Comment comprendre que Houmed Msaidié est épargné, lui qui a eu à gérer 1500 passeports de la part d’Ikililou Dhoinine ?Ce n’est pas parce qu’il est aujourd’hui derrière Azali Assoumani qu’il doit être protégé. Vous n’êtes pas sans savoir qu’il a été le bras droit de Mamadou, d’Ikililou, d’Azali lors du premier mandat, qu’il a été dans la Crc… Ce dernier devrait jeter l’ancre et en finir avec le changement de vestes”.

Revenant sur le rapport parlementaire, le député Mohamed Msaidié se montre surpris qu’”on veuille nous faire croire que le président actuel ne sait rien en ce qui concerne les 15673 passeports renouvelés et 304 vendus. Entretemps, on nous dit que Sambi était au courant de tout”. Les conférenciers appellent le directeur de cabinet du chef de l’État à “rester dans le champ de ses prérogatives et d’éviter de mettre les pieds dans des domaines dont il ignore tout. Il parle de haute trahison mais manifestement, il ne saisit pas encore la gravité de tels propos”.


L’autre sujet abordé lors de la conférence n’est autre que le referendum à venir. Le parti Juwa s’estime prêt à aller au référendum, “voter le non” mais au préalable, la Cour constitutionnelle doit obligatoirement reprendre ses activités. “Les autorités actuelles savent pertinemment que sans nous museler, elles n’ont aucune chance de faire passer ce référendum. Si c’est par la force et par des milices, on ne peut rien. En revanche, si c’est par le respect des textes et le droit accordé à tout le monde de présenter ses arguments, le gouvernement ne peut rien”, a réagi le député Ali Mhadji.

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