Le Malgache Edgard Razafindravahy a été officiellement désigné nouveau secrétaire général de la Coi à l’issue d’une session extraordinaire du conseil des ministres de la Coi, réuni en ligne lundi dernier. L’ancien ministre de l’industrialisation, du commerce et de la consommation devient ainsi le 10ème secrétaire général de la Coi, succédant au réunionnais Pr Vêlayoudom Marimoutou.
Il sera investi officiellement lors d’une cérémonie qui se tiendra dans les jours qui viennent à Ebène à l’île Maurice où siège le secrétariat général de l’organisation régionale. « Diplômé de l’Essec en France (Ecole supérieur des sciences économiques et commerciales), en gestion d’entreprise et Marketing, M. Razafindravahy est bien connu dans le paysage économique et médiatique de Madagascar, pour avoir été à la tête du groupe PREY, qui opère dans les médias, avec deux quotidiens de presse écrite, l’express de Madagascar et Ao Raha, deux chaines de radio et une chaine de télévision », a-t-on souligné. Son groupe compte également une imprimerie et une minoterie.
M. Razafindravahy s’était également investi en politique locale et nationale ayant été « président du Conseil municipal d’Ambohimalaza Avradrano de 1996 à 2004 puis président de la délégation spéciale d’Antananarivo de 2009 à 2014 avant de devenir ministre », d’après l’unité de communication de la Coi. «Mon parcours personnel et professionnel me conduit d’ores et déjà à vous partager l’attention particulière que j’attacherai à faire avancer des chantiers structurants pour la région: je pense ici à la sécurité alimentaire en relançant le programme régional de sécurité alimentaire et nutritionnelle qui est un cadre d’action global pour créer des filières régionales de production agricole et pour dynamiser le commerce », a déclaré le tout nouveau secrétaire général de la Coi, aussitôt avoir été désigné à l’unanimité par les ministres des affaires étrangères de la région.
Création des filières régionales de production agricole
Pour arriver à impulser ces chantiers, le nouveau locataire du 3ème étage de Blue Tower, rue de l’Institut à Ebène, estime qu’il faut « des normes partagées, des conditions d’investissement optimisées, et aussi des moyens de commercialisation repensés », selon ses mots.
« À cet égard, la connectivité maritime mérite d’être une priorité pour renforcer les échanges commerciaux. Si les études pointent le manque de denrées et produits à échanger, c’est aussi parce qu’il n’y a pas de connectivité maritime régionale suffisante », a-t-il fait observer. Et de poursuivre que : « La COI, à juste titre, a cherché à mettre en place les conditions d’une connectivité maritime revigorée; c’est un chantier de longue haleine qui doit rester prioritaire. Ces deux enjeux seront cruciaux pour faire émerger une région d’échanges commerciaux croissants. Pour cela, nous devrons aussi Capitaliser sur les initiatives en cours de coopération douanière et de mise en place d’un dispositif régional d’achats groupés. »
Edgard Razafindravahy assure « qu’avec les pays membres de la Coi, ils veilleront collectivement à approfondir et pérenniser les actions portant sur la sécurité, la résilience et le développement humain ». Il ajoute : « Ce sont les socles nécessaires du développement socio-économique régional », avant de féliciter, au passage son prédécesseur pour la qualité de son mandant, notamment pour avoir réussi à faire adopter nouveau Plan de développement stratégique. « Ce document fixe déjà le cap de mon mandat et les résultats escomptés. Je m’y attèlerai avec le soutien que je sais indéfectible des États membres et des collègues du secrétariat général que j’aurais le plaisir de rejoindre bientôt », a-t-il martelé. Félicitant le nouveau ministre comorien des affaires étrangères Mbaé Mhamed pour sa nomination, le secrétaire général sortant, le Pr Vêlayoudom Marimoutou indique dans son intervention qu’il n’est pas aisé de résumer quatre ans d’actions, d’échanges et de résultat en quelques minutes. Il a cité les nombreuses conventions de financement et les contrats de subventions passés avec des bailleurs et qui ont rapporté à l’organisation pour un montant total de 127 millions d’euros. Il a également évoqué de la modernisation de la Coi, les processus d’accréditation qui selon lui, sont en cour, l’un auprès du Fonds vert pour climat et l’autre aux 9 piliers de l’Union européenne, entre autres acquis.
Le capital naturel et humain
« Le bilan chiffré est somme toute révélateur de l’engagement indéfectible du Secrétariat général dans la mise en œuvre des décisions des instances », a-t-il soutenu, soulignant que les biens communs de la Coi, c’est d’abord son capital naturel qui reste sous le joug menaçant des dérèglements climatiques et de la perte de biodiversité.
« L’autre capital déterminant pour notre avenir, c’est le capital humain. Les femmes, les hommes et les jeunes de nos pays sont notre première force. L’ensemble de nos actions visent, in fine, le mieux-être des populations de l’Indianocéanie », a-t-il soutenu. Et de conclure que « le nouveau Secrétaire général de la COI peut donc se rassurer ; la Maison dont il s’apprête à recevoir les clés fonctionnent, elle est bien dotée, elle bénéficie du soutien des Etats membres et des partenaires. Je lui souhaite plein succès dans ses nouvelles fonctions et je reste à sa disposition, comme l’ont été mes prédécesseurs, pour partager réflexions, conseils et expérience».