Le candidat du parti Orange à l’élection présidentielle du 14 janvier dernier, Daoudou Abdallah alias Kiki, a déposé des plaintes auprès des parquets de Fomboni et de Mutsamudu, cette-fois pour «des actes de bourrage d’urnes et d’autres infractions observées lors du scrutin». Des vidéos circulant sur les réseaux sociaux ont montré des individus remplissant les urnes et des membres de bureaux de vote assistant à ces actes sans intervention.
Le maire de Fomboni, Abdoul Mouhaimine Abdallah et Anssifati Bacar, directrice administrative et financière à la direction régionale de l’éducation sont, en plus de dix membres de bureaux à Monimwamdji 3 et Ongodjou 4, les personnes visées par ces plaintes. Les mêmes accusations ont été portées contre un officier pour «avoir ordonné le ramassage des urnes sans autorisation préalable de la Ceni et avant la fermeture prévue des bureaux de vote». Il s’agit de l’officier Ahmed Loutfi, «membre de la gendarmerie nationale».
L’ancien maire de la capitale, Kiki, se demande en effet «comment ces gens-là ont pu avoir des bulletins et en quantité importante en entrant dans les bureaux ?». «On est en train de réunir les preuves. Il y aura plus de 100 plaintes rien qu’à Ngazidja qui vont être déposées et à chaque fois des membres de bureau de vote seront concernés. Il y en a d’autres qui avaient des procurations vierges et d’autres, dont une autorité en exercice, qui avait des bulletins. Nous avons des témoins qui sont disposés à témoigner. Dans la région de Mitsamihuli notamment, à Wella, des situations pareilles ont été enregistrées», affirme-t-il.
Daoudou Abdallah Mohamed fera également savoir que d’autres plaintes, déposées contre des membres de la Ceni et de la chambre électorale de la cour suprême, ont été classées sans suite en raison de l’immunité dont bénéficient certains desdits membres de la Ceni. Une réponse qui satisfait le plaignant qui affirme, par conséquent, qu’ «à travers ses réponses, le procureur de la République (...) raffirme qu’ils sont protégés par leur immunité». «Nous relancerons les plaintes quand ils la perdront», prévient-il.
Pour ce qui est des membres de la chambre électorale, le procureur a fait savoir à Daoudou Abdallah Mohamed qu’il ne «peut rien faire sans l’autorisation de la cour». «Donc, nous saisirons la cour pour qu’elle agisse», s’entête l’ancien ministre de l’Intérieur, qui prévoit également de porter plainte contre des membres de la Ceni dont le mandat est sur le point d’expirer.
Sur le plan international, une plainte a été déposée devant la Cour africaine des droits de l’homme et des peuples à Arusha, en Tanzanie.
Cette plainte vise à «obtenir une annulation des décisions concernant la proclamation des résultats électoraux en faveur des candidats affiliés à la majorité gouvernementale». Pour l’heure, c’est l’attente. «La procédure est en cours. Nos avocats suivent le dossier. Ces procédures sont longues et lentes.
On attend», confie-t-il. Au niveau de la Sadec, malgré les «problèmes de cotisation du pays», Daoudou Abdallah Mohamed reste déterminé à poursuivre ses actions en justice. Il souligne l’importance de résoudre pacifiquement la crise électorale pour éviter toute escalade de tensions et de troubles post-électoraux.
Enfin, il insiste sur la nécessité de poursuivre les responsables des violations de la loi électorale et de garantir l’indépendance de la justice pour prévenir l’impunité.
Il exprime sa volonté de recourir à toutes les voies légales disponibles pour résoudre la crise électorale et préserver la stabilité du pays.
Il est toutefois à rappeler que les instances régionales saisies ne sont pas compétentes pour connaitre des faits en lien avec un contentieux électoral «au nom de la souveraineté politique» des Etats. Par ailleurs, les décisions prises par la Cour suprême, s’agissant des élections sont définitives et ne sont susceptibles d’aucun recours.