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Parti Radhi et les assises nationales : “Multiplier les efforts pour faire revenir ceux qui se sont retirés” 

Parti Radhi et les assises nationales : “Multiplier les efforts pour faire revenir ceux qui se sont retirés” 

Politique | -   Mohamed Youssouf

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Le parti Radhi a fait face à la presse hier pour faire connaitre certaines de ses propositions pour les assises nationales, regretter le retrait de certains partis, personnalités et autorités politiques et donner sa position quant à la question de la tournante qui fait l’objet de toutes les attentions. Pour deux des leaders du Radhi, Houmed Msaidié et Mihidhoir Sagaf, “la tournante fera l’objet d’un débat et si elle doit être maintenue, sa forme est à revoir”. En clair, ils pointent du doigt les élections primaires qui favoriseraient l’avènement des candidats issus de partis sans base solide au niveau national, entre autres reproches.

 

Alors que la campagne pour les assises bat son plein, le parti Radhi a convié la presse à une conférence hier dans son quartier général sis à La Coulée pour prendre position en faveur de l’organisation des assises nationales. Le secrétaire général de la formation politique, Houmed Msaidié a longuement expliqué les raisons qui rendent incontournables ces assises, a épinglé les détracteurs de cette initiative et a livré quelques propositions qui devraient selon ses propos permettre au pays d’enclencher une dynamique de développement économique.

“Il faut arrêter un choix de développement en mettant notamment l’accent sur l’agriculture, un secteur créateur de richesse. A titre d’exemple, nous avons environ 300 000 membres de la diaspora en France qui veulent consommer comorien, aujourd’hui des avions viennent tous les jours, pourquoi ne pas suivre cette piste” a-t-il demandé avant de se pencher sur la seconde proposition toujours en faveur du développement économique. Reconnaissant les initiatives qui sont celles du gouvernement actuel en matière de tourisme, l’ancien ministre de l’Intérieur estime qu’il faudrait aller en profondeur.

“Aucun gouvernement de ce pays n’a fait un emprunt pour investir massivement dans le tourisme. Pourquoi ne pas mettre en gage les 43 blocs du pétrole pour financer les grands projets de développement ? Les hôtels sont à construire par l’Etat” tranche-t-il avant de s’attarder sur l’amélioration, de la qualité de l’éducation et de la formation des jeunes. Pour lui, il faudrait une identification des secteurs porteurs mais aussi la création d’un centre artisanal pour former et favoriser la consommation du made in Comoros. L’autre proposition phare du Radhi consiste à la création du corps des métiers.

“Nous dénonçons les formes de nominations qui sont les nôtres. Il nous faut les meilleurs dans les meilleures places et en finir avec les nominations de gré à gré. Ces dernières engendrent énormément de frustrations chez les Comoriens raison pour laquelle nous proposerons d’acter le corps des métiers dans la nouvelle constitution” a fait savoir le leader du Radhi.


Une tournante à revoir

Amené à commenter les multiples sorties contre les assises nationales, Houmed Msaidié se veut catégorique quant à la question de la tournante.

 

Nous regrettons les propos de certaines personnalités politiques qui signent des documents à caractère insulaire pour demander le maintien de la tournante. Cette question fera l’objet d’un débat parce qu’au-delà de son maintien ou de sa suppression, sa forme actuelle doit être revue. La tournante tend à s’identifier à l’île sur laquelle elle échoit, pire, elle s’identifie à des personnes devait-il expliquer.

 

Pour Mihidhoir Sagaf, un autre leader du parti, “si jamais la tournante devait subsister, elle le sera sous une autre forme à commencer par la suppression des primaires qui permettent à certains de se cantonner dans leurs cocons et de profiter du système pour briguer la magistrature suprême sans un parti politique disposant d’une base solide au niveau national”. 

Le parti Radhi appelle les autres formations, les personnalités et les autorités politiques qui ont décidé de se retirer du processus des assises, à revenir sur la table. Pour Houmed Msaidié “le train est en marche mais seule la présence de tous peut lui donner une vitesse de croisière. Le président de la République doit faire le maximum pour convaincre les absents puisqu’il a embrassé l’idée des assises. Nous déplorons et regrettons ces absences puisque tous les partis doivent prendre part à la recherche d’un remède pour le pays. Beaucoup de Comoriens pour ne pas dire tous estiment que les partis politiques n’ont pas réussi leur mission”.



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