Participera-t-il ou ne participera-t-il pas ? Une semaine après la convocation du corps électoral pour les élections du président de l’Union et des gouverneurs des îles, le parti Juwa n’a toujours pas répondu à cette question. Ce silence entourant la question semble toutefois s’effriter. Lors d’une interview sur une chaîne YouTube, l’ancien député d’Itsandra Sud, Tocha Djohar, a cité quelques noms de candidats potentiels à ces élections et a affirmé que, au sein du parti, le débat était en cours.
Ces déclarations laissent croire qu’une réponse affirmative à cette question est en train de se dessiner. Au fil de ses propos, le député a donné une réponse sans équivoque : «le Juwa participera aux élections.» Cependant, cette affirmation ne reflète pas tout à fait l’avis de l’état-major du parti politique. Selon le coordinateur régional au niveau de Ndzuani du parti Juwa, Mahamoud Elarif, la décision finale n’est pas encore prise.
Examiner la question
Une réunion du bureau politique est prévue ce week-end à Moroni afin d’examiner la question. « Nous allons discuter de la décision que le parti doit prendre. Certes, des positions individuelles sont exprimées, mais elles demeurent personnelles », a-t-il déclaré. Pour Mahamoud Elarif, la situation actuelle du pays devrait inciter les gens à participer à ces élections pour ne pas laisser le champ libre au pouvoir en place. « Nous sommes un parti politique, des élections sont en cours, c’est l’occasion pour la population de nous voir et d’entendre les solutions que nous comptons apporter face aux difficultés qu’elle traverse. Nous allons affronter et battre Azali malgré la machine qu’il a mise en place », a-t-il affirmé.
Selon le coordinateur régional, en cas de réponse négative à cette question, cela signifierait que « le Juwa est profondément convaincu qu’il y aura un hold-up électoral, et dans ce cas, participer aux élections ne servira à rien ». Interrogé sur la position de l’ancien président Sambi par rapport à la question, Mahamoud Elarif a fait savoir qu’en tant que démocrate et partisan, son avis serait de participer aux élections. De son côté, l’ancien député de Moroni Sud, également secrétaire général du conseil politique, Mohamed Msaidié, estime que l’ancien président n’est pas en mesure de donner un avis sur ces élections futures.
En ce qui concerne les déclarations de l’ancien député d’Itsandra Sud, Mohamed Msaidié a soutenu que son ancien collègue avait simplement exprimé son avis personnel, mais qu’il n’avait pas parlé au nom du Juwa. « Le parti a un secrétaire général et un bureau politique qui sont les instances de décision du parti », a-t-il rappelé. L’ancien élu de Moroni Sud soutient cependant que le parti, comme la majorité des Comoriens, opte pour un minimum de garantie d’une élection libre, transparente et inclusive. «Pour l’instant, nous estimons que ce minimum de garantie n’est pas respecté, comme en témoigne le non-respect du code électoral lors de la convocation du corps électoral», a-t-il remarqué.Dans son intervention, Mohamed Msaidié a également souligné que, le moment venu, le parti adoptera l’une des positions actuellement en discussion, à savoir «ne pas participer conformément au mot d’ordre du front commun si le scrutin n’est pas sécurisé», ou «participer aux élections tout en exigeant la sécurisation». Et de conclure en annonçant que «quel que soit notre choix, le parti doit rester uni»..