Faisant partie des huit personnes ayant intégré la nouvelle équipe d’Azali Assoumani, le nouveau ministre de la Justice, Mohamed Housseini Djamalilail, a officiellement pris ses fonctions depuis le samedi dernier. Aussitôt entré en fonction, les deux ministres ont rencontré la presse. Le premier pour rendre public l’héritage qu’il laisse à son successeur, et le second pour fixer ses priorités. Prêt à partir, Moussa Mahoma a déclaré qu’il part tranquillement car il laisse la maison à un connaisseur des lieux. Dans son intervention, le ministre sortant a déclaré «sa satisfaction» pour le travail qu’il a eu à réaliser durant les huit mois passés à la tête de ce ministère. Selon lui, il laisse derrière une équipe solidaire qui travail dans une réelle collaboration et partenariat. «J’ai réussi à instaurer une confiance de travail et tout se fait en collaboration avec les techniciens», a-t-il fait valoir. Le ministre sortant a rappelé à son successeur le travail intense qui l’attend avec plusieurs chantiers déjà entrepris, dont certains sont à leur terme et d’autres en cours de réalisation.

La lenteur judiciaire

De son côté, le nouveau patron a rendu public ses priorités. Lors de son intervention, Mohamed Housseine Djamalilail s’est présenté comme étant «un homme d’action, et non de parole». Selon-lui, le ministère qu’il vient d’hériter est complexe car composé de «quatre départements dont chacun est plus important que l’autre». Intervenant pour donner ses priorités, le nouveau ministre de la Justice et des Droits de l’homme a déclaré avoir deux principales priorités : les maisons d’arrêt et la Justice. Au sujet des lieux de détention, il avance que son cheval de bataille consiste à améliorer les conditions des détenus sur l’ensemble du territoire. «L’amélioration des conditions de vie dans nos centres carcéraux est un sujet important qui me tient à cœur, car j’estime que nous devrons œuvrer pour accorder à nos détenus des conditions de détention qui respectent les droits humains», a-t-il avancé. Relevant le côté vétuste des lieux, Mohamed Housseine Djamalilaill pense également accélérer le projet de réhabilitation des maisons d’arrêt et du Palais de justice afin d’atteindre les objectifs visés.

La rédaction des jugements

Quant à la question de la justice, sa deuxième priorité, le ministre envisage de réduire la lenteur de la Justice en favorisant les exécutions des décisions rendues. Il se donne ainsi comme priorité d’œuvrer pour la rédaction des jugements, étape importante pour l’exécution. Ancien de ce département depuis son retour au pays en 1990, le nouveau ministre de la Justice pense également que ses collègues magistrats travaillent beaucoup et en retour, «il y a moins de motivation et de reconnaissance. Il est temps que la population comorienne sache ce qui se passe au palais de justice, car il s’y passe beaucoup de choses. Le président du tribunal peut en moyenne signer 2.000 actes par an, le procureur de la République, 4.000, mais tout ce travail n’est pas reconnu pour la simple raison que certaines décisions ne sont pas rendues ou rédigées à temps. Cette lenteur efface tout le travail effectué».

Désigné pour remplacer Moussa Mahoma, Mohamed Housseini Djamalilail n’est pas un inconnu du département. Conseiller du ministre de la Justice en 1990 et promu juge d’instruction deux ans plus tard, le nouveau ministre a occupé de nombreuses fonctions au Palais de justice de Moroni : juge de siège, conseiller à la Cour d’Appel et procureur de la République. Mohamed Housseini connait très bien le ministère car il a également occupé le poste d’inspecteur général des affaires judiciaires.