Hier après la fin du conseil des ministres tenu au palais présidentiel de Beit-Salam, le chef de l’Etat, Azali Assoumani, a fait une déclaration solennelle après la publication du classement des pays selon leurs revenus par la Banque mondiale. Et cette année, et ce pour la première fois de son histoire depuis l’indépendance en 1975, le pays figure parmi les membres dits «Groupe des pays à revenus intermédiaires». A titre d’information, «la Banque mondiale classe les économies du monde en quatre groupes, selon qu’elles sont à revenu élevé, à revenu intermédiaire de la tranche supérieure, à revenu intermédiaire de la tranche inférieure ou à faible revenu. Cette classification repose sur le revenu national brut (Rnb) par habitant».
Pour le chef de l’Etat, cette classification est le signe que «la Banque mondiale, le Fmi et les autres partenaires au développement, bilatéraux et multilatéraux, ont reconnu d’une manière solennelle, les efforts que nous avons engagés durant ces trois dernières années pour redresser l’économie, assurer la paix et la stabilité et réussir ensemble, le pari du développement durable et l’émergence de notre pays en 2030».
1,9 dollars par habitant
et par jour
Azali Assoumani rappellera le passage du cyclone Kenneth dont les conséquences se font toujours ressentir. Le président poursuivra son intervention en affirmant que cette annonce de la Banque mondiale «nous réconforte dans notre détermination et notre combat permanent pour faire de notre pays bien aimé, un pays stable, libre et prospère auquel chaque homme et chaque femme quel que soit son âge, comme ceux de l’intérieur et de l’extérieur, pourra mieux s’épanouir, et assurer la prospérité de tous, malgré les bouleversements générés par la mondialisation accélérée des échanges».
Il y a un an, la Banque mondiale, dans son rapport sur l’état de la pauvreté dans le monde, avait reconnu des tendances positives aux Comores en matière de lutte contre la pauvreté. «En utilisant le seuil international de pauvreté de 1,9 dollars par habitant et par jour, seuls deux Comoriens sur dix seraient considérés comme pauvres, un taux qui place les Comores devant les autres pays à faible revenu et les autres pays d’Afrique subsaharienne avec 30 points de pourcentage d’avance», a-t-on indiqué dans le rapport..
Fédérateur, le chef de l’Etat se dit «convaincu que dans l’effort commun et sur la base du dialogue national lancé par les Assises nationales et des recommandations pertinentes qui ont été formulées, nous parviendrons, ensemble, à construire un pays moderne qui assurera l’avenir radieux de nos enfants».
Dans l’optique de la prochaine table-ronde des donateurs prévue à Paris, Azali Assoumani «compte sur la détermination et l’engagement réel de tout mon gouvernement, des gouverneurs des îles autonomes, de mes collaborateurs, de tous les responsables des institutions de l’Etat, de l’armée et des forces de l’ordre, mais aussi des forces sociales, et avec le concours de la communauté internationale, pour se préparer et assurer le succès de cet événement majeur afin de mieux consolider notre démocratie et soutenir efficacement la croissance et le développement accéléré de notre pays en 2030».
Quels apports et quels changements après ce classement ?
D’abord, après un Revenus national brut (Rnb) de 1440 dollars en 2014, la Banque mondiale s’est aperçu que le pays a enregistré des contre-performances en 2015 et 2016. Après cette période et après avoir constaté des évolutions conséquentes en 2016, 17, 18 et 19 au niveau du Rnb qui a dans cette période systématiquement dépassé les 1200 dollars, la Banque mondiale a sorti le pays dans la catégorie des PMA (Pays moins avancés). On rappellera que le Pib est passé de 988 millions (2015) à 1203 millions de francs comoriens. Parmi les conséquences positives de ce classement figure la possibilité de bénéficier de quatre types d’interventions émanant de la Banque mondiale et des institutions financières multilatérales. Il s’agit notamment de la possibilité de bénéficier de crédits avec des conditions concessionnelles ; de crédits mixtes ; des prêts non concessionnels en les combinant avec des crédits mixtes. En gros, il s’agit dans les faits de pouvoir bénéficier de prêts s’étalant sur de nombreuses années avec de gros montants en plus d’une période de grâce conséquente et un taux de marge flottant.
Abdallah Mzembaba