Le vendredi 06 avril, la cérémonie d’ouverture de la première session ordinaire parlementaire annuelle a connu des perturbations liées à l’absence des représentants issus des conseils des îles de Ngazidja et Ndzuani, dans l’appel nominal des parlementaires.
A la sortie de l’hémicycle, le ministre de l’Intérieur, chargé des Relations avec les institutions, Mohamed Daoudou a déclaré devant la presse nationale que le gouvernement estime que la session ordinaire d’avril a été ouverte et que les travaux parlementaires vont suivre leur cours.
Le porte-parole du gouvernement a accusé certains élus de la nation de vouloir provoquer une situation d’insécurité dans le pays et a averti que le gouvernement allait les en empêcher. Mohamed Daoudou a en outre condamné les actes de violence dont les conseillers de l’île de Ngazidja ont été victimes de la part des forces de l’ordre, alors qu’ils voulaient se rendre à l’Assemblée de l’Union.
Même son de cloche pour le président de l’Assemblée, Abdou Ousseni, qui considère que la séance d’ouverture de la session a eu lieu. Lors d’un point de presse organisé au salon Vip de l’Assemblée nationale, Abdou Ousseni a accusé les fouteurs de troubles de la cérémonie d’ouverture, d’avoir agi pour défendre des intérêts des personnalités citées dans le rapport d’enquête parlementaire.
Dans sa lancée, la deuxième personnalité de l’Etat a annoncé que le rapport de la commission d’enquête parlementaire sur la citoyenneté économique a été remis au ministre de la Justice. Il a accusé un ancien président de la République d’avoir gagné jusqu’à 125 millions de dollars de pot de vin.
Aucun président n’a osé prendre plus d’un milliard de francs. C’est un crime contre l’humanité, un génocide. Allant jusqu’à demander que les auteurs soient envoyés à la potence pour se faire tirer dessus, a-t-il lancé visiblement très énervé.
Pas d’ouverture sans le discours du président?
Le député Ibrahim Mohamed Soulé, parlant au nom des élus de l’opposition, ne reconnait pas l’ouverture de la session parlementaire. Il a déclaré que “l’Assemblée nationale ne peut continuer à être le théâtre de combats de chiffonniers et ce, à chaque séance d’ouverture de la première session ordinaire de l’année avec des députés manquant à l’appel”. “L’élu de Moroni Nord a déclaré qu’aujourd’hui l’opposition est constituée d’une alliance dite “Union de l’opposition”, et se concertera pour faire une déclaration commune à ce sujet”.
Pour Ibrahim Mohamed Soulé, puisque le président de l’Assemblée n’a pas prononcé son discours réservé à la cérémonie, il n’y a pas eu ouverture de la session ordinaire d’avril.
Le conseiller juridique de l’Assemblée, Saïd Idrissa a tenu à réagir. Selon lui, la lecture du discours du président de l’institution n’est pas cité dans le règlement intérieur de l’Assemblée nationale. De ce fait, “une tradition parlementaire ne peut conditionner ni l’ouverture ni la fermeture d’une session” .
Saïd Idrissa précise que le règlement intérieur de l’institution fixe les règles d’organisation et de fonctionnement. Ce sont des notions basiques que les parlementaires devraient connaitre. Il a cité les articles 37, 38 et 39 du règlement intérieur de l’Assemblée, qui règlementent l’ouverture et la fermeture d’une session ordinaire.
Et ces éléments sont : la lecture de quelques versets coraniques, l’hymne national et l’appel nominal des députés.