Les délégations se succèdent à Beit-Salam quelques jours après la proclamation des résultats provisoires du referendum qui confortent le « Oui » un score écrasant. Le chef de l’Etat a ainsi accueilli successivement les notables, les ulémas, et enfin les maires et les préfets dans la matinée. Ces délégations sont porteuses d’un message unanime, féliciter le chef de la magistrature suprême du bon déroulement du référendum, condamner les actes barbares perpétrés le jour du scrutin et manifester leur soutien au chef de l’Etat et à la politique enclenchée pour le développement du pays.
Le notable Soultoine Abdoulanziz a remercié le chef de l’Etat pour avoir prôné un message de paix lors de la campagne, une consigne suivie, selon lui. Il a félicité, en outre, le président Azali Assoumani suite à la victoire du «Oui» à 92%.
Cheikh Soultoine Abdoulanziz condamne l’acte «ignoble» perpétré contre le gendarme Ali Radjabou le jour du scrutin, estimant que ce sont des agissements qui ne vont pas de paire avec les coutumes et la quiétude légendaire du Comorien. «Nous avons voté pour le changement et le développement du pays. Nous sollicitons l’application de la loi, et que les coupables de cette incivilité répondent à la justice». «Il ne peut y avoir de paix dans le pays avec des assassins et des voleurs», renchérit le notable Mze Mouigni Abdallah qui a tenu à assurer que la notabilité accompagnera le gouvernement. La notabilité a souhaité être impliquée et consultée sur les grandes décisions pour le changement.
Le président de la République a fait un flash back des actes barbares perpétrées ces derniers temps, insistant qu’elles sont commises dans les trois îles. Il a parlé de «l’affaire des clous» à l’aéroport de Mwali, qui aurait pu mettre sa vie en danger, la «tentative d’assassinat» du vice-président Moustadroine à Ndzuani et enfin, à Moroni, avec le gendarme qui a eu la main coupée et qui a reçu plusieurs coups de couteaux sur la tête. «Si un de ses actes avait abouti, le référendum n’aurait pas eu lieu, pour le gendarme s’il n’est pas mort c’est seulement par ce que son heure n’est pas arrivée mais il est blessé grièvement», a indiqué le chef de l’Etat. «Nous allons prendre nos responsabilités, sachez que les enquêtes révèlent que ce sont des Comoriens qui sont à l’origine de ces agissements et les coupables, comme les commanditaires seront jugés», a-t-il rassuré. Le président Azali Assoumani appelle les notables à jouer leur rôle de faiseurs de paix dans leurs localités respectives.
Au sujet du référendum, le président s’est félicité du bon déroulement et indique que le dialogue a bien eu lieu, même si certaines personnes qui ont pris part aux Assises, ont désisté à la dernière minute prétextant qu’il n’y a pas eu de dialogue. Il appelle les journalistes à «se rendre sur le terrain, aller dans les villages, et connaitre la réalité auprès des citoyens car ceux qui font les conférences au Retaj ne représentent pas les Comoriens».
Aux Ulémas, reçu, après les notables, le chef de l’Etat leur a signifié que la seule et unique richesse que notre pays dispose c’est la paix. Le président, dans son message, a appelé à sa préservation. Azali Assoumani a aussi demandé aux notables de sensibiliser les jeunes sur les valeurs de paix dans leurs localités respectives. Il a rappelé que le conseil des ulémas est désormais sous l’autorité du mouftorat, et que bientôt une loi qui définira les attributions de cette institution qui sera mise en place une fois approuvée à l’Assemblée nationale.