Plusieurs femmes de Moroni ont tenu à effectuer une «prière de protection» à l’endroit du secrétaire général du parti Juwa arrêté, Place Badjanani, vendredi 1er juin. Ahmed-Hassane El-Barwane est placé en mandat de dépôt depuis lundi dernier. L’une des participantes, Amina Hassanaly, a tenu à faire part de l’inquiétude qui est la sienne, partagée par beaucoup de ses concitoyens, face à «l’atmosphère qui prévaut».

«Nous implorons la protection de Dieu afin que nos enfants, nos frères soient à l’abri de toute violence», a imploré la veuve de l’ancien ministre Abbas Djoussouf. Toujours dans son discours improvisé, l’une des leaders du mouvement Adrikni, a partagé «la colère qui est la nôtre pour notre frère injustement placé en détention, un innocent dans une prison dont on connaît l’insalubrité».

«Comme bon nombre de Comoriens», elle dit n’avoir d’autres armes «que l’invocation de Dieu, qui seul pourra obtenir réparation pour le mal que nous subissons aujourd’hui». Amina Hassanaly a clôturé son discours en disant se rappeler «qu’il y a deux ans, l’actuel président, alors qu’il était accueilli sur cette même place, a affirmé qu’il n’oubliera jamais le soutien dont ont fait montre les Moroniens à son endroit». Et de lâcher un «sans commentaire» qui disait long sur ce qu’elle pensait à ce propos.

Cette prière a eu lieu alors qu’est attendue la décision du juge, ce lundi. Ahmed Hassane El-Barwane a été arrêté le 1er juin dernier, après une manifestation tenue par l’opposition. Il a été placé en garde à vue trois jours durant  avant de se voir signifier un mandat de dépôt par le procureur de la République le 4 juin. Depuis ce jour, il est retenu en prison. Le juge devait rendre sa décision quant à sa libération ou non, le jeudi dernier. Le procureur avait requis, lors de  son réquisitoire mardi dernier, un an de prison avec sursis.