Le chef de l’Etat, Azali Assoumani, a lancé le «Projet d’appui au renforcement des partenariats avec les diasporas entrepreneuriales comoriennes» au cours d’une cérémonie officielle organisée hier à l’hôtel Le Retaj en présence d’un parterre d’officiels et d’anonymes. Financé par la France, à hauteur de «5 millions d’euros, 2,4 milliards», dans le cadre du Plan de développement France-Comores (Pfdc), le projet, dans sa phase primaire, vise à mobiliser la diaspora scientifique comorienne au profit du développement socio-économique des îles.

Mobiliser tout le monde

Ce projet vise trois objectifs, selon le président de la République, Azali Assoumani. «Le renforcement du cadre institutionnel de la mobilisation de la diaspora, la valorisation du capital humain et de l’expertise de la diaspora, la mise en place des outils financiers aux porteurs de projets».

Le chef de l’Etat a montré que «la mise en œuvre effective du projet «Diaspora» sera l’occasion pour nous de renforcer le dialogue avec notre Diaspora en France et de créer les conditions pouvant contribuer à la concrétisation d’initiatives communes, et notamment la réalisation de ce Pce». Azali Assoumani est revenu sur sa philosophie du développement qui consiste, selon lui, à mobiliser tout le monde autour des projets de développement ambitieux et d’un sentiment commun d’espérance.

«Les objectifs de développement que nous nous sommes fixés, sont ambitieux et je crois fermement que l’implication de tout le monde dans la concrétisation de ces objectifs demeure essentielle. La mise en œuvre du projet «diaspora», va nous donner l’occasion de prouver à quel point notre coopération est nécessaire au développement de notre pays», a-t-il souligné. (Lire ci-dessous des larges extraits du message du chef de l’Etat).

Le ministre des Affaires étrangères chargé de la diaspora a précisé que le projet en question «vise à contribuer au développement économique et social des Comores en s’appuyant sur la politique nationale actuelle, le Programme Comores Emergentes (Pce), un projet commun de tous les Comoriens où qu’ils soient et où qu’ils se trouvent, une vision ambitieuse et déterminante du président de la République». A en croire le chef de la diplomatie comorienne, ce projet «s’articule autour d’un objectif général, qui est de renforcer la cohésion sociale, la solidarité et l’unité de tous les Comoriens de l’intérieur comme de l’extérieur pour le développement durable de notre pays».

Les activités principales

Dhoihir Dhoulkamal a, par ailleurs, présenté les activités principales du projet. Il s’agit, entre autre, de «renforcer le cadre institutionnel de mobilisation et d’engagement avec la diaspora comorienne, accompagner une centaine de porteurs de projets socio-économiques et investisseurs issus de la diaspora. Et valoriser le capital humain et son potentiel afin d’accompagner la politique nationale du développement du pays», dira-t-il avant de préciser que «pour amorcer le démarrage des activités, un premier appel à projets a été lancé au mois de juillet dernier et financera 5 premiers projets à hauteur de 10.000.000 francs chacun».

De son côté, l’ambassadeur de France en Union des Comores, Sylvain Riquier, a fait savoir que «la diaspora comorienne constitue une richesse pour nos deux pays». Le diplomate français aspire un renforcement des liens de deux pays à travers la diaspora. M. Riquier a montré l’importance des transferts financiers de la diaspora et leur part dans l’économie nationale et la finance solidaire.

«Les transferts financiers de la diaspora sont estimés à plus de 14% du Pib et ont atteint l’an passé 20% dans le contexte de la pandémie selon la Banque centrale des Comores (Bcc)», a-t-il mentionné. Pour montrer le potentiel de la diaspora, Sylvain Riquier a fait savoir que «les investisseurs issus de la diaspora représentent déjà 10% des projets d’investissement sur le territoire national. Mais le potentiel de la diaspora à générer des investissements directs est aujourd’hui, moins valorisé qu’il ne pourrait l’être. Tout l’objet du projet que nous nous apprêtons à lancer officiellement aujourd’hui est justement de soutenir ce potentiel».

La chef du projet «diaspora», Mme Maliza Said Soilihi, et le commissaire de la diaspora, Dr Issa Abdousalami, ont tous les deux fait part leur satisfaction pour le lancement de ce projet. Maliza a exposé trois axes du projet. «Tout d’abord, nous allons accompagner le commissariat chargé de la diaspora ainsi que les institutions partenaires telles que l’Anpi, l’Uccia et bientôt la chambre de commerce franco-comorienne. Ensuite, nous allons soutenir les entrepreneurs de la diaspora. Et c’est ici, le fondement même de ce projet. Enfin, nous avons une autre ambition commune, celle de valoriser le capital humain de la diaspora».

Chamsoudine Saïd Mhadji