C’est un constat clair et précis, la mobilisation observée depuis presque une semaine dans toutes les sphères comoriennes, que ca soit au niveau national ou mondial après les propos d’E. Macron, reste la plus importante.
D’aucuns l’assimilent même à celle qui a suivi la qualification des Cœlacanthes dans les tours préliminaires de la Coupe d’Afrique des Nations (Caf) il y a déjà trois mois. Pourtant ces deux évènements sont aux antipodes. En effet, avant-hier, lundi dans l’après-midi, plusieurs comoriens vivants dans la métropole se sont donc massés à la place Trocadéro à Paris, pour dénoncer les propos choquants du président français sur les Kwassa-Kwassa.
Malgré le fait que l’annonce soit faite 24 h avant, la manifestation a fait un large écho et la mobilisation était incroyable. Selon les organisateurs, plus de 3.000 comoriens auraient répondu à l’appel. Cette marche pacifique avait comme objectif d’envoyer un message fort aux autorités françaises, que les comoriens sont indignés des propos du président Macron.
A la place Trocadéro ce fut une foule en liesse, arborant drapeau comorien et pancartes, qui était venue exprimer son mécontentement. Au cours de la marche, jeunes, vieux, enfants, chanteurs, tous sont venus en masse. Habillés, la plus part, aux couleurs de l’équipe nationale, les Cœlacanthes, ces comoriens de France étaient venus faire entendre leur voix et montrer leur indignation à propos de la «mauvaise» plaisanterie humiliante du président Macron. Après avoir chanté l’hymne nationale à deux reprises, Wudzima wa masiwa, la foule scandait un seul slogan : «Macron des excuses ».
Ce slogan se rallie à la réaction du ministre des Affaires étrangères, Mohamed Bacar Dossar, à l’Afp qui avait demandé à ce qu’il y ait des excuses solennelles de la part de Paris.
Lire aussi : « Nous sommes dans l’attente de réaction officielle de regrets »
Signe de solidarité
Plusieurs personnalités ont fait le déplacement dont Nadine Ali, un élu franco-comorien, Achirafi Said, candidat malheureux à la dernière élection présidentielle comorienne ou encore Says’z, un artiste comorien vivant en France.
«C’est un signal fort cette manifestation, car nous avons tous accepté de délaisser nos travaux et nos tâches pour venir exprimer notre indignation. Car la plupart des réactions ne sont perceptibles que sur les réseaux sociaux. Et nous, comoriens, n’acceptons pas les propos de Macron. Il fallait qu’on fasse quelque chose», avait déclaré Says’z. Il a, par ailleurs, appelé les jeunes comoriens de la diaspora à mieux connaitre la culture comorienne.
Il regrettera l’absence des jeunes qui, selon lui, constituent l’avenir du pays, donc les responsables de demain. D’autres artistes comoriens résidant en France ont également réagit face aux propos de Macron.
Rohff, par exemple, le rappeur franco-comorien qu’on ne présente plus, a condamné les propos tout en demandant des excuses de la part du président français. Selon lui, ce sont des propos insultants, méprisants et humiliants qui frisent avec le racisme. A en croire les organisateurs, cette manifestation reste donc la deuxième en terme de mobilisation après celle organisée au lendemain du crash du vol de la compagnie Yemenia.
