L’élection d’Azali Assoumani à l’Union Africaine a fait l’objet d’une conférence de presse hier, jeudi 2 mars, au quartier général de la Convention pour le renouveau des Comores (Crc). Celle-ci a été animée par la Mouvance présidentielle qui s’exprimait pour la première fois depuis la fin du 36ème sommet ordinaire de l’Ua, à l’issue duquel les Comores ont pris officiellement la tête de l’institution panafricaine, au nom de l’Afrique de l’Est. «C’est le pays qui a gagné. Comme l’équipe nationale de football, les Cœlacanthes; accéder à un tel sommet est une fierté», s’est réjoui, le secrétaire général de l’Amp, Ali Youssouf Mliva. Tout au long de la conférence, tous les intervenants se sont lancés dans un exercice d’autocongratulation, revenant, à tour de rôle, sur la personnalité d’Azali Assoumani pour «cette victoire diplomatique qui honore le pays».
Pour le secrétaire général de la convention pour le renouveau des Comores, l’accession du chef de l’Etat comorien à cette fonction, n’est autre qu’un retour sur investissement, «une consécration amplement méritée», dit-il. « Azali n’a jamais manqué un sommet de l’Ua, pendant toute la période où il était à la tête du pays. A Syrte, en Libye, en 1999, ou encore à Durban en 2002, lorsque l’organisation changeait pour devenir l’Union africaine, sans oublier le sommet de Kigali de 2018, qui actait la naissance de la Zone de libre-échange continentale africaine. On peut donc affirmer que le président fait partie des pères fondateurs de cette organisation», souligne Youssoufa Mohamed Ali.
Comme à chaque rendez-vous de cette envergure, les questions politiques s’invitent dans les discussions. Et nos conférenciers n’ont pas manqué d’étriller les opposants. En premier lieu, l’ex vice-président, Mohamed Ali Soilihi, récemment designé chef de file de l’opposition. Dans une interview accordée il y a quelques jours à Mayotte la 1ère, Mohamed Ali Soilihi n’a pas été tendre envers le régime actuel, qualifiant le pays de «prison à ciel ouvert».
Le 10 mars
Le porte-parole du gouvernement dans un ton moqueur a répondu à son ancien colistier de la présidentielle de 2016. «Comment peut-il parler de prison à ciel ouvert alors qu’étant inculpé dans l’affaire de la citoyenneté économique, il a été autorisé à se faire soigner à l’extérieur. Lorsque la justice le réclamait, il ne s’est pas présenté», s’interroge Msaidie, accusant les opposants de salir le pays.
Le ministre de la Justice n’y est pas allé non plus d’une main morte quand il s’agissait de tacler, Mohamed Ali Soilihi. Djaé Ahamada chanfi a dénoncé «l’opacité qui entourait les nombreux dossiers et accords signés sous Mamadou», telle la licence de Telco, entre autres.
Au sujet de la mort dans des circonstances floues du jeune Aymane, le délégué en charge de la défense reconnait que les militaires peuvent, tout comme un être humain, commettre des erreurs. Mais l’enquête de commandement révèlera tout. D’ici le 10 mars prochain, les conclusions seront rendues. Belou a promis des sanctions une fois les responsabilités situées.
Concernant la cherté de la vie qui frappe de plein fouet la population comorienne (le prix du pain a augmenté depuis le 1er mars), le leader du Radhi et le patron de la Crc ont souligné que cette inflation touchait tous les pays. «Pour aider la population a supporté un peu, nous avons revu l’indice. Pour le pain, on ne pouvait pas subventionner éternellement les boulangeries», a illustré Youssoufa Mohamed Ali. Pendant que Houmed Msaidie a souligné, pour sa part, que la flambée des prix, est ressentie par toutes les couches de la société «y compris nous-mêmes car nous nous rendons au marché comme tous les citoyens ordinaires».