Dans une conférence de presse organisée le samedi dernier dans un hôtel à Moroni, les membres du Mouvement Hury ont annoncé l’arrivée, le dimanche 30 juillet, de leur leader, Achmet Saïd Mohamed. L’homme s’était exilé en France depuis 2019, peu après l’élection présidentielle anticipée, à laquelle il s’était porté candidat.« Dix membres en prison et trois exilés depuis 2019. Depuis quatre ans, le Mouvement est persécuté. Notre ancien candidat à la présidentielle de 2019, Achmet Saïd Mohamed, arrive demain dimanche », a annoncé Ahmed M’sahazi, porte-parole de Hury.
Depuis 2019
Ce dernier a invité «tous les membres du Mouvement et les personnes éprises de liberté et de changement à les rejoindre pour accueillir Achmet Saïd Mohamed». «Pour son retour, on a pesé le pour et le contre quant à d’éventuels risques liés à sa sécurité. On attend son retour et on espère qu’il ne sera pas dérangé», a poursuivi Ahmed M’sahazi. Le Mouvement Hury a jugé opportun qu’il retourne au pays, mais « on n’a pas la moindre garantie quant à la suite après son arrivée ». « Nous autres membres, on a été emprisonnés, nous sommes désormais libres. Lui, il a fui pour sa sécurité».
Pour ce qui est de la présidentielle prochaine, le Mouvement Hury n’a pas fait de déclaration de candidature. « Depuis 2019, on était silencieux, on parle aujourd’hui parce que nous en avons le droit. Avant, la justice nous empêchait de nous réunir, en plus d’autres restrictions. Aujourd’hui, sans trop que l’on sache pourquoi, elles ont été mises en place, elles ont été enlevées. Ce qui est sûr, tout ce qui a été dit sur nous est faux», assure le porte-parole.
Les conférenciers ont décrit «une situation de persécution» dont est victime leur Mouvement depuis 2019. Selon Azali Ahamada Himidi, un des membres du Hury, ces persécutions existent parce que « nous représentons la jeunesse et une vision nouvelle». «Surtout, nous luttons contre le système établi et non pas contre une personne en particulier. Les autorités doivent estimer que nous sommes leur principal danger, cela ne nous surprend pas. Ce régime a tendance à jouer avec le passé des gens pour s’appuyer dessus et museler les gens. Mais comme ils n’ont rien trouvé sur nous et notre mouvement, cette histoire de coup d’État a vu le jour. On nous a traités de terroristes, alors qu’il n’en est rien », s’est-il longuement expliqué.
Rappelons tout juste qu’en mai dernier, le ministère de l’Intérieur a publié un communiqué dans lequel il lançait un appel aux personnalités politiques en exil à revenir au pays. Une initiative qui s’inscrit, selon ce communiqué, « dans le cadre d’une volonté renouvelée d’affermir la concorde nationale telle qu’exprimée par le président de l’Union des Comores, Azali Assoumani, surtout en ce temps où notre planète est particulièrement minée par des conflits et soubresauts». Achmet a-t-il finalement décidé de saisir l’occasion ?