Une bonne partie de l’opposition s’était réunie à l’hôtel Moifaka situé au sud de Moroni, en début de semaine dernière. Objectif affiché de cette grand-messe, une convergence dans la lutte contre le régime en place. Y ont pris part les 5 candidats à la dernière présidentielle ou à tout le moins leurs représentants, des leaders de partis politiques et même un ex-cacique de la principale formation au pouvoir, Said Abdallah Sarouma, député déchu.
Jeudi 10 octobre dernier, en fin d’après-midi, la déclaration finale a été envoyée à la presse. «Les partis et mouvement mouvements politiques, regroupés en Rassemblement des Forces Vives pour la Libération des Comores, sont déterminés à assumer les responsabilités pour sortir le pays des crises multiformes dans lesquels le Colonel Azali Assoumani l’a plongé», lit-on dès l’entame du communiqué.
Y sont énumérés, «les crises politico-institutionnelles, de mauvaise gouvernance, les pénuries à répétition des denrées de première nécessité, la violation flagrante et permanente des droits humains universels, le ras-le-bol du peuple comorien toutes catégories socio-professionnelles confondues».
Des absents à la réunion
C’est ainsi que les signataires de la déclaration «à valeur de pacte», ont décidé de se rassembler «dans une Opposition Unie des Comores en vue de mutualiser leurs forces pour lutter efficacement contre la dictature et le retour de la démocratie et de l’Etat de droit aux Comores».Les signataires (dont les noms ne figuraient pas sur le document initial) appellent « à la mise en place immédiate d’une transition inclusive dans le but notamment de mettre un terme à la gouvernance autocratique du régime du Colonel Azali Assoumani».Le conglomérat de partis politiques dénommé «Opposition Unie des Comores» entend, par ailleurs, «organiser des élections générales sur de bases nouvelles et dans le respect du cadre institutionnel de l’Accord-cadre de Fomboni du 17 février 2021».
Le Front Démocratique a, à son tour, publié un communiqué sur les réseaux sociaux, samedi dans la soirée. Ce parti de l’opposition, né dans les années 1980 sous le régime d’Ahmed Abdallah Abderemane, affirme «n’avoir ni été consulté, ni [avoir] participé à la formation du conglomérat ».«Aujourd’hui, le rassemblement dont notre pays a besoin, auquel le Front démocratique s’associe pleinement, doit tirer les leçons des échecs passés des élections parrainées par la soi-disant «communauté internationale» qui œuvre inlassablement à la balkanisation de notre pays, à l’occupation de l’île comorienne de Mayotte et à la mainmise sur nos richesses gazières et pétrolières», estime la formation politique de Moustoifa Said Cheikh.A noter également que le secrétaire général du parti Juwa, Ahmed Hassan El-Barwane, et Me Mahamoud Ahamada, ex-candidat à la présidentielle de 2019, n’ont pas pris part au rassemblement qui a eu lieu à l’hôtel Moifaka.