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Politique nationale I L’Ua appelle à la libération «des détenus politiques»

Politique nationale I L’Ua appelle à la libération «des détenus politiques»

Politique | -   Faïza Soulé Youssouf

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L’Union africaine a, dans un communiqué rendu public jeudi dernier, émis une série de recommandations au gouvernement comorien, presque toutes allant dans la promotion de la paix, la stabilité et la cohésion nationale. L’organisation a ainsi appelé «à la libération des prisonniers politiques, à engager des procédures judiciaires pour ceux qui sont soupçonnés d’avoir commis des délits, conformément aux lois du pays».

 

L’opposition fera connaître sa réaction ce lundi ou au plus tard demain selon une source autorisée, suite à la publication du communiqué du Conseil de paix et de sécurité de l’Union africaine publié le 29 octobre dernier. Réaction très attendue puisque l’organisation panafricaine, dans un document composé de 12 points, est revenue sur la situation politique aux Comores et sur l’importance du dialogue intercomorien.


Sur ce point précis, l’Ua exhorte «les autorités à continuer à travailler assidument à la promotion d’un dialogue intercomorien efficace, de manière inclusive et transparente» et ce, dans le but «de contribuer à la consolidation durable de la paix, de la stabilité politique et à la cohésion sociale». Si l’organisation continentale reconnait les progrès réalisés, elle fait état de certains défis, qui demeurent au niveau politique, lesquels entravent, selon elle, les progrès dans le lancement du dialogue national.


L’Union africaine souligne «la nécessité pour le gouvernement de l’Union des Comores de déployer les mesures et les étapes nécessaires pour regagner la confiance érodée des partis d’opposition». Juste après cette recommandation, le Conseil de paix et de sécurité a abordé l’épineuse question «des détenus politiques». Ainsi, il appelle à leur libération et «à engager des procédures judiciaires pour ceux qui sont soupçonnés d’avoir commis des délits, conformément aux lois du pays».

Un préalable à la participation de l’opposition au dialogue

Il faut noter que pour le gouvernement, toutes les personnalités politiques en détention sont des prisonniers de droit commun. L’on se souvient que le chef de l’Etat, Azali Assoumani, ayant accepté de se prêter au jeu des questions, après avoir reçu la délégation menée par le Commissaire Paix et Sécurité en septembre dernier, avait vertement repris la journaliste qui avait demandé si la libération des prisonniers politiques pouvait être un préalable à la participation de l’opposition au dialogue qu’il appelait de ses vœux.

 

L’on devine aisément que la position du gouvernement comorien n’est pas partagée par l’opposition. Enfin, l’Ua a également chargé le président de la Commission de l’Ua, par l’intermédiaire de son Représentant spécial pour Madagascar et les Comores «de continuer à fournir un appui efficace à l’Union des Comores, tout en étendant l’appui aux capacités au sein de la Commission pour soutenir le dialogue national et la préparation des élections de 2024».Une mission de suivi multidimensionnelle devrait également être déployée «pour apporter nécessaire au gouvernement dans différents secteurs».


Il convient de rappeler qu’en 2018, quelques mois après la tenue du référendum constitutionnel, la même organisation avait envoyé un haut émissaire, en la personne de Ramtane Lamamra, actuel ministre algérien des Affaires étrangères.Il avait, à l’époque, rencontré toutes les parties prenantes. A la fin de sa mission, il avait alors recommandé la tenue d’un dialogue intercomorien qui avait d’ailleurs été lancé sous la présence de Ramtane Lamamra et une série de mesures d’apaisement «nécessaires à l’assainissement du climat politique».


Parmi elles, figure la réactivation en février 2019 de la Commission nationale des droits de l’Homme, laquelle a eu lieu suite aux conseils de l’éminent diplomate algérien. Cet ancien haut fonctionnaire panafricain avait en outre demandé «de faire réexaminer favorablement les situations des personnes inculpées dans les affaires liées au contexte politique en attendant la fin de l’instruction» ou encore «de faire examiner favorablement l’assouplissement des mesures administratives frappant certaines personnalités en ce qui concerne leur circulation entre les îles».

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