Une délégation onusienne en provenance de New-York séjourne actuellement aux Comores dans le cadre d’une mission d’évaluation de la situation politique. Conduite par Emmanuel Habuka Bombande, conseiller principal de médiation du Département des affaires politiques de la consolidation de la paix, elle a multiplié les consultations avec différents acteurs politiques et de la société civile au siège du Pnud à Hamramba, en vue notamment du dialogue national qui devrait se tenir d’ici la fin du mois. Plusieurs mouvements de l’opposition, tels que le Comred, l’Union de l’Opposition ont été reçus mardi dernier.
Ainsi, l’ancien gouverneur de l’île de Ngazidja, Mouigni Baraka Said Soilihi qui a été reçu pour le compte d’un groupement de l’opposition a énuméré les griefs à l’endroit du régime et a souligné que l’opposition n’ira pas «si le dialogue ne présente pas les garanties de son caractère inclusif», a-t-il fait savoir alors que nous l’avons joint au téléphone mercredi matin. Il
dit avoir expliqué à l’émissaire onusien que la situation politique est devenue tendue à partir du 12 avril 2018, date à laquelle, le chef de l’Etat, Azali Assoumani, a transféré les compétences dévolues à la Cour constitutionnelle à la Cour Suprême.S’en sont suivis un référendum et une élection présidentielle «toujours contestés par l’opposition».
Les garanties d’un dialogue inclusif
En ce qui concerne la participation de l’opposition au dialogue, au-delà des préalables tels que «la libération des prisonniers politiques ou le retour des exilés», l’ancien édile de Ngazidja estime que le forum ne peut pas faire l’impasse sur «la tournante de 5 ans, l’autonomie des îles» pour ne se focaliser sur les élections et tout son processus. «Un dialogue dans lequel les raisons de la colère ne pourront pas être évoquées n’est pas un dialogue». La mission onusienne multiplie les rencontres avec les acteurs politiques du pays et des organisations de la société civile.