Félicitant le président de l’Assemblée générale, Azali Assoumani a dit être convaincu que ses qualités humaines et professionnelles allaient contribuer au succès des travaux. Il n’a pas manqué de rendre hommage à son prédécesseur, pour l’efficacité avec laquelle elle a dirigé les travaux de la 73ème session. Au secrétaire général de l’Onu, le chef de l’Etat lui a adressé son appréciation et sa reconnaissance, pour son investissement au quotidien, au service de «notre organisation», de plus en plus confrontée à des défis qui rendent davantage son action plus complexe. Le président Azali Assoumani rappellera que lors de la création de cette organisation, «les pères fondateurs visaient la paix et la sécurité internationale, par un désarmement progressif, la justice sociale et le bien-être des peuples, à travers l’assistance mutuelle entre les nations».
«De longues décennies se sont écoulées depuis. Des engagements ont été pris et des actions menées, pour parvenir à ces objectifs visés il y a plus de 70 ans. Aujourd’hui, force est de constater, qu’au-delà de ces objectifs classiques, de nouveaux enjeux et défis se sont imposés dans notre monde, et interpellent les dirigeants que nous sommes tous, pour revoir nos politiques et nos stratégies, et assurer aux générations présentes et futures ce que nos prédécesseurs ont voulu garantir, en créant cette Organisation», souligne le président de l’Union des Comores selon qui les objectifs du millénaire pour le développement avaient alors bénéficié «d’une appropriation mondiale» qui présageait un avenir meilleur pour «nos peuples». Il ajoutera que le programme de développement durable à l’horizon 2030, «est une plate-forme idéale, qui consacre notre engagement collectif, et sur laquelle nous pourrons nous appuyer, pour réaliser nos actions en faveur du développement».
Les petits Etats insulaires
Dans cette démarche, «l’Union des Comores s’est approprié les Objectifs de Développement Durable, dans tous leurs aspects».Le président a parlé également de la question du changement climatique, un des sujets important du sommet et qui est, selon lui, à prendre au sérieux «dans la mesure où des régions sont appelées à disparaître, sous les effets néfastes de la dégradation de notre environnement». Il insistera sur le cas des petits Etats insulaires qui est encore «plus préoccupant et qui mérite une plus grande attention».
Parlant de l’Union des Comores, le président a fait savoir que le pays fait partie de ces petits Etats exposés aux aléas climatiques et cite l’exemple du cyclone Kenneth qui a passé au Comores le mois d’avril dernier et qui dévasté près de 80% de la production agricole, détruit des routes et des centaines de structures scolaires, hospitalières, et des habitations, «provoquant des déplacements forcés, improvisés, de plus de 40.000 personnes sur une population d’environ 800.000 habitants». Le chef de l’Etat remerciera les pays frères et amis, les partenaires et institutions ainsi que les fonctionnaires comoriens «pour leur solidarité manifesté suite à cette tragédie».
Dans un autre onglet, le président de l’Union des Comores indique que le thème de la session touche également un aspect essentiel, à savoir, l’éducation de qualité. «Les dirigeants de nos pays dans le futur ne seront que ce que nous aurons décidé qu’ils soient. Les jeunes d’aujourd’hui, leaders de demain ont droit à une éducation de qualité. Nous devons assurer le suivi de ces recommandations, pour ainsi donner un sens à nos engagements communs en faveur de nos jeunes», a plaidé Azali avant d’ajouter que dans cette optique, l’entreprenariat des jeunes pourrait jouer un rôle dans le développement économique et la création d’emplois.
Un tournant décisif dans la vie socio-politique comorienne
«C’est ainsi, que nous pourrons éviter à cette frange vulnérable de la population, d’être la proie des rapaces et des extrémismes de tout bord», a rassuré le président de la République profitant de l’occasion pour faire part à l’Assemblée générale des Nations unies des éléments nouveaux intervenus aux Comores, depuis la dernière session, au cours de laquelle il avait informé des évènements majeurs «qui avaient marqué un tournant décisif, dans la vie socio-politique comorienne».
L’île comorienne de Mayotte
Azali Assoumani citera les Assises nationales «initiées par la Société civile» et qui ont débouché sur un référendum et des réformes constitutionnelles. «Conformément à ce que j’avais annoncé, j’ai écourté mon mandat et des élections anticipées ont eu lieu, pour choisir le président de l’Union et les gouverneurs des îles. Le peuple comorien, a, à nouveau, porté son choix sur ma personne, en m’élisant à 59%», dit-il avant de parler de l’élection d’une femme, à la tête du gouvernorat de Ngazidja. Et de faire l’éloge de l’égalité du genre dont il a toujours prôné. Le président n’a pas manqué de parler «des mesures d’apaisement «du climat social qui se sont notamment traduites par la grâce «accordée à de nombreux détenus, condamnés à des dizaines d’années, voire à perpétuité, dont la plupart ont été impliqués dans des actes d’attentats à la sûreté de l’état».
Le droit du peuple palestinien
Le président Azali a également lancé un appel à toute la communauté internationale, «pour davantage nous accompagner, notamment dans l’organisation de la Conférence des bailleurs et des donateurs prévu en décembre prochain en faveur des Comores». Le président a évoqué également le problème de l’île comorienne de Mayotte soulignant qu’»en dépit de ce contentieux, désagréable entre pays amis, une volonté politique de rapprochement et un engagement commun animent les deux parties». Le président Azali Assoumani a parlé également de la situation au Proche et Moyen-Orient, notamment en Syrie et au Yémen, avec une pensée toute particulière «au peuple frère de la Palestine», tout comme à d’autres peuples, qui restent, encore aujourd’hui, privés de leurs droits élémentaires. Il estime «qu’il est temps pour cette auguste assemblée, tout comme elle a œuvré pour l’existence d’Israël, de rétablir le droit du peuple palestinien à l’autodétermination, par la création d’un Etat palestinien, vivant en paix avec l’Etat d’Israël, avec Jérusalem Est comme capitale et appelle». Il a appelé «à «éviter l’amalgame dangereux entre l’Islam et le terrorisme car, le terroriste n’est ni musulman, ni catholique, ni juif ni animiste».
Compte rendu de
Abouhariat Saïd Abdallah,
depuis New York